top of page

Marché,... conclu ?

Chapitre n°4: Doutes et sentiments

Nous n’étions que jeudi. Que jeudi matin. C’était l‘aube, et pourtant, la chambre était éclairée, le tapis de neige extérieur reflétant la luminosité au travers des fenêtres du dortoir. Ron souffla, résigné, et regarda sur sa gauche vers le lit de Harry. Son compère aux cheveux bruns dormait profondément en ronflant à en faire vibrer les pierres murales. Harry avait utilisé sa cape de toujours pour rejoindre Ginny dans la salle sur demande sans se faire voir, comme presque chaque soir depuis que lui et sa sœur s’étaient réconciliés.

 

Quand Ron avait compris que son meilleur ami s’éclipsait le soir pour aller voir Ginny, et qu’ils passaient la nuit ensemble, il avait pété un plomb. Il avait sermonné sa sœur, mais celle-ci avait aussitôt rétorqué qu’il n’avait pas à la ramener au vu de sa relation passée avec Lavande. Après avoir rougi comme un sapin de Noël, Ron avait tenu un discours salé à Harry, ce dernier lui avait assuré qu’il aimait Ginny plus que tout, et que, non, il n’allait sûrement pas lui briser le cœur.

 

Il lui avait fallu quelques jours pour se remettre de cette nouvelle, mais, il avait fini par accepter l’inéluctable. Et, au fond de lui, il était heureux pour son meilleur ami. Harry était une personne très importante pour lui, comme un frère, un frère de cœur. Et depuis que Fred était mort, il s’était beaucoup rapproché de Harry, qui l’avait beaucoup soutenu. L’amitié sans faille du jeune homme lui avait évité, il le savait, de sombrer dans une profonde dépression.

 

La relation de Harry avec Ginny était une bonne chose, Ron l’approuvait de tout son cœur, tout comme le reste de la famille et en particulier sa mère, Molly. A la pensée de sa mère, Ron sentit son humeur s’assombrir. Molly n’était plus que l’ombre d’elle-même, mais cela allait de mieux en mieux, doucement mais surement, elle refaisait surface. Son père avait arrêté de travailler quelques semaines, comme tout ceux qui s’étaient battus. George, Charlie et Percy étaient restés à la maison tout l’été. La famille n’avait jamais été aussi soudée. Harry, après la bataille, après l’euphorie de la victoire, était retourné au Square Grimmaurd, pour reconstruire le manoir qui avait été ravagé par les mangemorts.

 

Ron, lui, était heureux. La bataille contre Voldemort était de l’histoire ancienne, les mangemorts qui avaient été attrapés étaient actuellement en procès, et ceux qui étaient en fuite étaient pourchassés par une armada d’Aurors. Lui, Harry et Hermione étaient des Héros internationaux. Ron avait reçu une magnifique médaille en or ainsi qu’une somme d’argent qui l’avait fait rougir des pieds aux oreilles pendant près de 3 jours. Rien que de savoir qu’il avait autant d’argent dans un coffre à Gringotts lui donnait des vertiges. Et avec tout cela, il y avait Hermione. La magnifique Hermione. La plus intelligente des sorciers de sa génération.

 

Hermione était la fille qu’il aimait, et bien que leur relation soit difficile, il savait, ou tout au moins, il espérait, qu’il finirait sa vie avec elle.

Ron se remit sur le dos et remonta les couvertures jusque sous son menton quand un courant d’air s’infiltra dans la chambre.

 

Il avait envie de sortir avec Hermione, officiellement, la prendre dans ses bras quand il le voulait, l’embrasser, et, à l’instar de Harry, pouvoir partager son lit. Car, il fallait se l’avouer, lui-même ne savait pas trop où en était sa relation avec la jeune fille. L’été aurait pu être une période décisive, mais elle était partie en Australie à la recherche de ses parents, et lui était abattu par la perte de son frère.

 

Quand il avait reçu une lettre d’Hermione l’invitant à retourner à Poudlard pour terminer leur scolarité, il avait sauté de joie, car il s’était imaginé passer tout son temps libre avec elle. Mais la réalité avait été toute autre. La vérité était que depuis la rentrée, il pouvait compter sur une seule main, les moments où ils avaient été seuls tous les deux, et ces quelques instants privilégiés dataient tous de début Septembre. Hermione suivait beaucoup d’enseignements, et lui ainsi que Harry étaient souvent à l’extérieur de l’école.

 

Il savait qu’il était également fautif dans l’histoire, il aurait très bien pu prendre l’initiative de l’inviter, à Pré-au-lard par exemple, ou même ailleurs, puisqu’il avait la possibilité d’aller où il voulait sans contraintes (un des privilèges de la célébrité). Il sentait que plus le temps passait, et plus elle s’éloignait de lui, et il ne pouvait plus le supporter. Il repensa à sa relation éphémère avec Lavande, cette fille là était tellement différente, vraiment envahissante, un peu niaise, mais c’est avec elle qu’il avait perdu sa virginité, et depuis, il n’avait qu’une envie, c’est de partager son expérience (aussi maigre soit elle) avec Hermione.

 

Pris d’une résolution soudaine, il se décida à trouver un moment, le jour même, pour passer du temps avec Hermione.

 

Cependant, il était encore tôt pour penser à cela, et par conséquent, il décida de se rendormir. Une poignée de seconde plus tard, sa mâchoire se détendit, ses traits s’apaisèrent et sa respiration se fit régulière et profonde.

 

                                                                                                           ***

- RON ! Appela Harry de l’autre côté du terrain de Quidditch.

Les deux amis étaient en pleine partie avec d’autres Gryffondor depuis près de 2 heures. Le temps, dans les airs, perché sur son ballet, passait bien plus vite, et Harry profitait de chaque secondes depuis la chute de Voldemort. Il l’avait ressentit comme une renaissance, et chaque jour était pour lui plus beau encore que le précédent, et l’avenir était plein de promesses.

 

Le jeune sorcier vit son ami arriver à sa hauteur.

- Tu veux qu’on rentre ? Demanda Harry tout en évitant le souaffle qu’avait lancé un autre joueur à son camarade.

 

- Bah, je commence à avoir faim, pas toi ? Demanda Ron en massant son estomac d’une main tout en faisant la grimace.

Harry esquissa un sourire puis regarda sa montre. Ils avaient pris le petit déjeuner relativement tard et s’étaient directement dirigés vers le terrain, histoire de s’entrainer avant le match du lendemain qui promettait d’être physique, au vue du temps hivernal qui se dégradait d’heure en heure.

 

- Il est deux heures, on a qu’à aller manger à Pré-au-lard. Qu’en dis tu ? Proposa Harry en amorçant la descente vers la terre ferme.

 

- Ah ouais, c’est une bonne idée ça, on a qu’à aller chez Rosmerta, elle fait des bons petits plats. Pas aussi bons que ma mère bien sûr, mais il paraît que son ragout de mouton est extra. Avec une bonne bière-au-beurre. Ah ouais ! Allez, on y va Harry !!

 

Ron avait un sourire immense et se précipita vers le sol si vite qu’il faillit tomber de son Eclair de Feu nouvellement acquis.

 

- Harry ! Ron ! Vous rentrez ? Leur demanda Seamus qui faisait des passes avec Dean. Les deux amis étaient hauts dans le ciel et leurs voix étaient très étouffées.

 

- On va manger en ville ! Leur cria Harry.

 

- Bande de veinards ! Lui répondit Dean avec un sourire tout en blancheur. Le sorcier leur fit cependant un signe de la main, les intimant à partir.

 

Harry leur rendit leur salut et rejoignit son ami qui était déjà parti aux douches.

 

Ron était surexcité. Il était privilégié, il le savait. Car seuls quelques élèves avaient le droit de quitter le château quand bon leur semblait.

 

Harry et lui étaient souvent de sortie, pour deux raisons: c’était vraiment trop cool de pouvoir aller à Pré-au-lard quand ils en avaient envie, et deuxièmement, la vie à l’école était parfois étouffante et aller se balader ou boire un verre à Pré-au-lard était réellement appréciable. En dehors de Harry, Hermione et lui, il y avait quelques élèves qui avaient hautement participé à la bataille contre Voldemort qui étaient aussi libre de leurs mouvements: Neville et Luna notamment, mais ils étaient une dizaine en tout.

 

Lorsqu’ils furent tout deux prêts, ils se dirigèrent tranquillement vers le village de sorciers. Il faisait très froid, et même l’épaisse cape n’empêchait pas l’air glacé de s’infiltrer entre leurs couches de vêtements. Ils ne croisèrent que quelques élèves sur le chemin. Beaucoup avaient cours, et ceux qui n’en avaient pas étaient surement au chaud dans leur salle commune respective. Néanmoins, ils croisèrent deux Serdaigles de 6ème année qui se dirigeaient vers les serres de Mme Chourave, elles les saluèrent en passant à leur niveau.

 

- Alors Harry, tu viens passer les vacances de Noël chez moi ? Demanda Ron tout en enfonçant ses mains dans ses poches et en essayant de fondre son visage dans les plis de son écharpe pour tenter d’échapper à la morsure du froid.

 

- Je sais pas trop. J’ai pas finit de tout mettre en ordre au Square. Mais, je pensais venir pour le soir de Noël, même si je reste pas pour toutes les vacances.

 

- Je suis même pas venue voir encore.. Marmonna Ron au travers de son écharpe.

 

- Oh, tu loupes pas grand-chose, il y a beaucoup de choses à faire. Pour le moment, je me consacre surtout sur le RDC et le 1er étage. Pour la suite, je verrai plus tard.

 

Les deux compères étaient arrivés devant les Trois balais. Harry passa devant et ouvrit le chemin. La salle était bondée, il faisait une chaleur pesante et un immense brouhaha obligeait à parler fort pour se faire entendre.

Rosmerta les repéra et leur fit signe de s’approcher.

 

- Harry ! Ron ! Vous me faites un honneur ! Les joues de la jeune femme étaient rouges et quelques mèches de cheveux étaient collées à sa nuque elle aussi plus rose qu’à l’habitude. Malgré le froid qui régnait à l’extérieur, Rosmerta avait les bras nus et un décolleté qui découvrait sa poitrine opulente.

 

- On voudrait manger, mais il y a pas de tables. Lui expliqua Harry.

 

- Pour vous, j’aurai toujours une table ! Allez à l’étage la porte de droite, je vais vous monter un plateau. Que voulez-vous que je vous apporte ?

- Deux bières-au-beurre et deux ragouts de mouton.

 

- C’est noté, je vous apporte ça dans cinq minutes. La tenancière leur fit un clin d’œil et s’en alla servir ses clients.

Les deux compères allèrent s’installer à l’étage. Harry connaissait déjà le lieu, pour y être venu, caché sous sa cape lorsqu’il était en 3ème année.

 

- Ouf, au moins on peut se parler sans avoir à crier ici, dit Ron en se laissant tomber sur un fauteuil. Le rouquin dégrafa sa cape et passa la main dans ses cheveux pour enlever les flocons de neiges qui s’y étaient logés.

 

- Oui, l’avantage d’avoir sauvé le monde magique ! Répliqua Harry en retirant lui aussi sa cape. Le sorcier enleva ses lunettes pour nettoyer les verres et renouvela le sort qui permettait d’avoir toujours les verres de ses lunettes propres.

 

Harry s’assit sur le fauteuil près de son ami et se laissa allez dans l’assise confortable. Il était fourbu de la séance de Quidditch du matin.

- Harry ?

 

- Mmm, marmonna le brun qui avait fermé les yeux.

 

- Tu m’as pas dis ce que tu comptais faire, tu sais, pour ce que nous propose Scrimgeour.

 

- Je vais accepter, déclara Harry en conservant ses yeux fermés.

 

- Je pensais bien que tu ferais ça.

 

- Pourquoi, tu ne veux pas ? Demanda Harry

 

- C’est pas ça, mais j’aurais aimé avoir l’avis d’Hermione.

 

- Tu sais très bien ce qu’elle va dire. C’est à toi de décider Ron, et je sais que tu veux accepter.

 

- Bien sûr que je veux accepter. C’est tellement incroyable ! Ici, j’ai l’impression de ne pas être à ma place. Ca te paraît pas bizarre à toi ?

 

- De ?

 

- Et beinh, les cours, les devoirs, le couvre feu, tout ça quoi, argumenta Ron en croisant ses longues jambes tendues devant lui.

 

- Si, c’est pour ça que je vais accepter. Harry rouvrit ses yeux et se redressa. Cette proposition est ce qu’il y a de mieux, il est hors de question que je refuse.

 

- Je pense que je vais accepter aussi. On a jusqu’à quand déjà ? Pour lui répondre ?

 

Harry pencha légèrement sa tête sur sa droite.

- Après Noël, si on décide de dire oui, ce que nous allons faire, il faudra être sur place le 2 janvier.

 

- Ça va me faire bizarre de quitter le château et … commença Ron avant d’être coupé par quelques coups frappés à la porte.

 

- Voilà votre commande, deux ragoûts au mouton et 2 bières au beurre. Mangez autant que vous voulez, si vous souhaitez autre chose, faîtes moi signe. Rosmerta déposa le plateau sur la petite table basse en bois usé qui était au pieds des 2 fauteuils.

La sorcière leur fit un sourire devant leur mine réjouie et sortit prestement de la pièce.

 

- Non mais t’as vu la quantitié ? S’exclama Ron en louchant sur l’assiette fumante.

 

- Au moins, on risque pas d’avoir faim après, rigola Harry qui s’empara de son verre frais et le tendit en direction de son ami. A notre avenir ! Scanda-t-il

 

- À notre avenir, répéta Ron en trinquant son verre contre celui de Harry.

Ils burent une longue gorgée de liquide frais et sucré. Pendant quelques minutes, il n’y eut plus aucun bruit, si ce n’est les fourchettes raclant la faïence.

 

- Tu sais que, de toute façon on sera obligé de revenir à Poudlard, lança plus tard Harry en se laissant retomber contre le dossier de son fauteuil, une main sur son ventre plein.

 

- Ah bon ? Demanda Ron tout en prenant un morceau de pain frais pour récupérer la sauce au fond de son assiette.

Harry hocha la tête tout en buvant une gorgée de bière.

 

- Il y a certains cours qu’il va falloir que l’on suive, donc, ne t’en fais pas, tu pourras voir Hermione, déclara Harry avec un sourire entendu.

Le visage de Ron s’assombrit tandis qu’à son tour il étanchait sa soif.

 

- Qu’est-ce qu’il y a ? je pensais que cela te ferait plaisir, dit Harry en voyant la tête de son ami.

Ron lui expliqua son sentiment vis-à-vis de Hermione et le fait qu’ils se voyaient rarement et qu’il avait l’impression qu’ils s’étaient éloignés.

 

- Enfin, je sais plus, c’est compliqué quoi, conclu Ron.

 

- En gros, tu sais pas si elle t’aime toujours c’est ça ?

 

- En gros, oui, c’est un peu ça, lui répondit le roux en croisant ses pieds sur la table basse, le visage fermé.

 

- Et bah, demande lui, je veux dire, on parle d’Hermione là, elle sera directe. Et puis si vous vous êtes pas vu c’est parce qu’elle prend très au sérieux sa dernière année à Poudlard et que nous deux on passe notre temps à flâner dehors ou a être invité à 15.000 endroits aussi. Ce n’est pas comme si elle s’éloignait volontairement, le rassura Harry.

 

- Tu dois avoir raison, mais je peux pas m’empecher d’avoir un doute. Cette semaine, rien que de savoir qu’elle passait du temps avec Malefoy, j’étais pas bien.

 

- Bon, on dérive trop là, tu n’as pas à être jaloux de Malefoy. D’ailleurs, le connaissant, il a pas dû beaucoup participer à cette punition, ricana Harry.

 

- Mouais, je sais pas trop. Ça me tue !! Comment je peux être en train de me prendre la tête pour sa. Ron se prit la tête entre les mains tout en la laissant tomber contre sa poitrine ou quelques miettes de pain étaient éparpillées contre son pull mauve.

 

- Laisse tomber, viens, on rentre, j’ai l’impression qu’une tempête se prépare. Harry se leva péniblement du fauteuil dans lequel il était enfoncé et se dirigea vers la petite fenêtre pour voir la neige tourbilloner avec de plus en plus de force et d’intensité. Un halo se forma contre la vitre lorsqu’il expira. Il se tourna alors vers son ami.

 

Ron restait silencieux, cela voulait dire deux choses, soit il était en train de réfléchir, soit il avait quelque chose sur le cœur qu’il n’arrivait pas à exprimer.

- Ron ? L’appela Harry en s’approchant et en appuyant ses mains sur le dossier du fauteuil dans lequel son ami était encore assis quelques secondes plus tot. Ron ?

 

- Oui, je t’ai entendu, mais je suis juste en train de me dire qu’Hermione et moi, c’est sûrement terminé. Depuis longtemps, si ça se trouve, et je m’en étais même pas rendu compte.

 

Le rouquin avait les yeux étrangement brillant. Harry contourna le siège et pris son ami qui s'était levé dans ses bras. Cela faisait un moment qu’il se posait des questions sur la relation qu’avait Ron avec Hermione. Ne les voyant jamais ensemble, il s’était demandé où ils en étaient.

 

- Bon, écoute moi bien, commença Harry tandis que son ami (d’une bonne tête de plus que lui) laissait libre cours à son chagrin, Harry sentit Ron acquiescer contre son épaule. On va rentrer à Poudlard, tu vas trouver Hermione et lui demander ce qu’il en est. Vous êtes tous les deux mes meilleurs amis, et je supporte pas de vous voir comme ça ! Si elle te dit, que vous deux c’est terminé, et bien au moins, tu sera fixé. Ensuite, si tu veux, on ira chez Alberfort et toi et moi on va s’enfiler une demi-douzaine de verres.

 

Son ami acquiesca de nouveau puis se dégagea de l’épaule de Harry. Ron essuya ses yeux d’un revers de manche.

- Tu vas lui parler, d’accord ? Lui demanda Harry

 

Ron hocha la tête, incapable de dire un mot sans que sa voix ne le trahisse.

Les deux amis repartirent tranquillement vers le château après avoir payé le fabuleux repas de Rosmerta.

 

                                                                                                              ***

L’heure du diner était quasiment terminé, bientôt, tout le monde regagnerait son dortoir, et il ne l’avait toujours pas vu, et malgré lui, il s’en inquiétait. Lorsqu’il l’avait vue en fin de matinée, il avait senti son cœur faire un raté. Au fond de lui, une lame glacée semblait vouloir se frayer un chemin vers sa cage thoracique. Ses yeux noisettes avaient parcouru les rangs Serpentards pour finir par plonger dans les siens. Il était resté stoïque, mais à la vue de ce visage fatigué et triste, il avait juste voulu sauter par-dessus la table à laquelle il était installé, fondre la foule et venir la prendre dans ses bras.

 

Drago était en conflit intérieur, il n’en pouvait plus, il ne se supportait même plus. Il avait envie de sortir et d’hurler toute sa frustration. Non mais franchement, il était là, comme un abruti, en train de l’attendre, elle.

 

- Dragoooo, ronronna une fille de 6ème année qui était à côté de lui.

 

- Oui, ma douce, lui répondit il en tournant son regard vers elle.

 

- J’ai trèèès sommeil, gloussa la Serpentard en enroulant une mèche de cheveux bonds autour de son index droit.

Il s’agissait de Déborah, sa conquête du jour, il l’avait harponné le matin même à la table du petit déjeuner.

 

- Ça tombe bien, j’ai pas du tout envie de dormir moi susurra-t-il en lui caressant la cuisse sous la table.

La fille gémit, si bien que les serpentards assis à proximité entendirent.

 

- Un problème ? Lança Drago en les fusillant du regards. Les sorciers eurent tôt fait de dire non et de baisser la tête vers leurs assiettes.

Drago était énervé et cette espèce de pimbèche l’agaçait. Il avait déjà eu ce qu’il voulait avec elle, plus tôt dans l’après midi, calmement installés dans sa chambre de préfet en chef, il était temps de s’en débarasser.

 

- Alors, on fait quoi mon cœur ? Lui demanda la fille en s’approchant de lui pour venir respirer son parfum.

 

- Toi tu fais ce que tu veux, je t’ai assez vue, dégage !

 

Drago fit mine de ne pas voir le visage choqué de la sorcière, il se dégagea du banc et quitta la grande salle à grandes enjambées.

La semaine précédente, ses lèvres se seraient étirées en un sourire cruel, car il adorait ça, utiliser une nana et la jeter. Mais depuis qu’il avait couché avec elle, il était différent. Et il était loin de se voiler la face, voilà où était le problème. Il savait de quoi il en retourné: lui, Drago Malefoy, était amoureux d’une sang de bourbe.. c’était le monde à l’envers. Il serra ses poings et les dessera à plusieurs reprises tout en allant vers sa chambre de préfet. Il croisa quelques élèves, et il retira 10 points à un Gryffondor pour avoir éternué trop fort. Il arriva enfin dans le couloir du 5ème étage, ce soir, pour une fois, il allait faire sa fameuse «ronde de préfet» rien que pour pouvoir penser à autre chose que ses niaiseries de sentiments amoureux.

 

                                                                                                               ***

 

Ron, avec l’aide de Harry, partit à la recherche d’Hermione mais ils ne la trouvèrent pas, ils tombèrent sur un de leurs camarades.

 

- Hey, Dean, tu fais quoi avec tout ça ? Demanda Ron en remontant le couloir pour rejoindre le jeune homme aux bras chargés de bouteilles de Bière au beurre, il y avait même de l’hydromel et une bouteille de Wiski pur malt.

 

- On organise une fête dans la salle sur demande, que ceux de l’armée de Dumbledore. Une sorte de fête de Noël anticipée, et puis aussi une manière de marquer le coup, maintenant que la guerre est finie. Dean avait dit tout cela à voix basse tout en marchant.

 

- Génial, comment se fait il que personne ne nous ai prévenu ? Demanda Ron un peu vexé.

Dean sourit et poussa amicalement son ami de l’épaule.

 

- Parce que toi, Harry, et Hermione ne deviez pas être mis au courant. C’était censé être une fête surprise, leur avoua le sorcier. Vous pouvez faire comme si de rien n’était, hein ? Dean leur faisait un regard de chien battu.

Harry éclata de rire, suivi de son ami.

 

- T’inquiète pas, on ne dira rien, mais tu aurai pas vu Hermione ? On la cherche depuis tout à l’heure, demanda Harry.

Dean hocha la tête.

 

- Si, mais elle était avec Slug, je sais pas pourquoi. On la verra surement pas à la soirée.

Ron et Harry laissèrent Dean terminer sa livraison à la salle sur demande. Une heure plus tard, alors qu’ils étaient dans la salle commune en train de jouer aux échecs devant un feu de cheminé, Neville, Ginny, Lavande, Luna, Dean et Seamus débarquèrent et les entrainèrent avec eux.

 

La salle sur demande était décorée aux couleurs des 3 trois maisons réunies ce soir la. Un grand sapin trônait à coté d’une estrade où des élèves (ou peut être la salle elle-même) avaient installé de quoi mettre une ambiance de folie. Tout le monde était là, ils avaient fière allure, la plupart s’étaient habillés pour l’occasion. Contre un mur, un buffet recouvert de quoi manger (et surtout de quoi boire) était présent.

 

Ron et Harry firent un rapide discours. Harry rappela la cause qu’ils avaient servi, les êtres chèrs qui avaient donné leur vie et firent à l’occasion une minute de silence à leurs mémoires. Puis la fête commença. Les lumières se tamisèrent et seuls quelques spots rouges, roses et bleu se mirent à papillonner dans la salle.

 

De nombreux fauteuils étaient installés un peu partout, des bancs et des tables aussi. Il fit rapidement chaud. Ginny dansait avec Harry, Neville avec Luna et Ron se retrouva, il ne savait trop comment, à danser collé serré avec Lavande.

 

La sorcière avait son corps collé à celui de Ron, sa tête reposant contre le torse large du jeune homme. Enivré par l’alcool, Ron serra un peu plus encore la jeune fille contre lui. Une poignée de minutes plus tard, ils s’embrassaient langoureusement, leurs mains caressant avidement le corps de l’autre.

 

Le lendemain matin, Ron avait l’impression que le Poudlard Express lui était passé dessus et demeurait à quai dans sa tête. Le sorcier mit plusieurs longues minutes à émerger, il avait l’impression d’être sur un bateau, le décor tanguait autour de lui, alors que lui-même était immobile allongé sur son lit, le rideau baldaquin entièrement tiré autour de son lit. Surpris, Ron tenta de se relever pour s’adosser contre la tête de lit, mais un poids l’en empecha. Il sentit son sang quitter son visage et affluer vers ses jambes, il ne pouvait pas bouger car Lavande était appuyée sur lui, et de ce qu’il pouvait en voir, la jeune fille était nue. Il souleva le drap et vit, qu’en effet la sorcière était nue, et que lui aussi.

 

- Par Merlin, j’ai couché avec Lavande, murmura le sorcier en dégageant un de ses bras de sous la tête de la jeune fille.

bottom of page