

La Gazette des Sorcières
Chapitre 2
La jeune femme respira une dernière fois avant de se montrer et son premier sort fusa. Il toucha l’un des hommes sur le côté droit, celui qui tenait l’homme en l’air. L’homme prisonnier s’écrasa au sol et elle put voir que ces entraves avaient disparues. Il gisait au milieu de la clairière, près de son épouse qui continuait à pleurer, le visage en sang. Cassandra attira la baguette du Mangemort à elle et la glissa dans sa ceinture en quelques secondes. Dans le cas où sa propre baguette lui échapperait, elle en aurait eu une autre en rechange. Tout se passa extrêmement vite à ce moment là. Elle savait que tout se jouait dans la première dizaine de minutes, c’est ce qu’on lui avait toujours appris en tout cas.
Elle dévia un tir sur sa gauche d’un geste ample et créa un bouclier magique dans le même mouvement. Elle avait avancé pour faire face à un mangemort qui portait une barbe rousse. Elle lui jetta un Experliarmus, et courut vers le centre de la clairière vers la famille pour les protéger par un bouclier magique. Elle dégomma un autre mangemort au passage avant qu’il n’est le temps de réagir.
Elle vit un trait de lumière par dessus son épaule droit qui en toucha un autre. Elle se retourna quelques secondes. C’était Sirius qui s’était montré. Il avait un sourire carnassier sur les lèvres. 4 de moins compta t’elle dans son esprit. Elle vit qu’il venait dans son sens par la gauche et qu’il engageait le combat avec un des mangemorts. Alors qu’elle allait atteindre le centre de la clairière, elle se figea prête à en découdre.
C’est alors qu’elle la remarqua. La petite fille qu’un des suppôts de Voldemort tenait en joue. Elle ne devait pas avoir plus de 10 ans à première vue. Elle avait encore un visage enfantin avec de grands yeux marrons et deux tresses brunes défaites. Sa robe était déchirée et elle saignait du genou. Elle avait l’air tétanisée, des larmes coulaient de sa joue en regardant ses parents au sol.
Destabilisée, Cassandra fut projetée contre un arbre plusieurs mètres plus loin et elle sentit du sang couler de sa plaie ouverte. Un cri franchit ses lèvres. Elle n’avait pas lâché sa baguette aussi elle put in extremis reformer son bouclier et devié le sort mortel qui fusait vers elle. Sirius se battait avec ardeur contre deux types à sa gauche et il paraissait en difficulté. Il reculait de plus en plus vers les arbres. Il fallait qu’ils gagnent du temps avant que les Aurors n’arrivent. Elle espérait que Maugrey soit au Ministère et qu’il ait eu son message rapidement, sinon, ils ne réussiraient peut-être pas à s’en sortir. Jamais, elle n’avait eu une telle rage de vaincre. Elle se releva précipitamment, et fit face à son agresseur. La jeune femme engagea le duel. Il lui lança un sort et quand il heurta son bouclier, celui-ci implosa. Elle ne réfléchissait plus du tout, la solution s’imposa d’elle-même. Elle devait vaincre la magie noire par une magie un peu plus élaborée que les bons vieux sorts de Poudlard. Elle se rappela d’un vieux sort qu’elle avait trouvé dans l’un de ces livres poussiéreux qui ornaient la bibliothèque des Aurors. Elle ne l’avait jamais fait mais elle essaya. Le Mangemort hurla de douleur et elle remarqua que sa main avec sa baguette était partie en fumée. Elle esquissa un sourire. Un craquement derrière elle lui fit comprendre que quelqu’un avait transplané derrière elle. Ennemi ou allié, elle l’ignorait cependant.
-Endoloris !
Elle ne hurla même pas. Elle n’allait pas leur donner cette satisfaction alors que chaque fibre de son corps implosait encore et encore. Elle avait l’impression qu’on lui versait de l’or fondu sur l’intégralité de son corps et qu’on lui fouettait sa chair mise à vif. Le Mangemort manchot continuait de hurler tandis qu’il se vidait de son sang. Un trait vert mit fin à ses souffrances et elle sentit quelqu’un qui la frappait dans les côtes alors qu’un second endoloris la fit pleurer de douleur. La personne qui l’avait attaquée avec tant de lâcheté venait de tuer son camarade d’un même sang froid. Il allait l’achever maintenant. C’était sans compter sur la baguette glissée dans sa ceinture. Elle figea l’homme derrière elle avec une facilité déconcertante et elle lui arracha sa baguette des mains avant de la briser en deux. Elle le nargua quelques secondes et lui arracha son capuchon. C’était un homme jeune et blond. Il avait des yeux marrons noisettes, et peu de machoîre. Il avait un air cruel sur le visage qui lui retirait toute beauté.
Elle tourna la tête vers Sirius, il semblait plutôt bien se débrouiller, aussi elle se tourna vers la famille au moment où l’un des derniers mangemorts debout prononça le «kedavra» vers la femme au sol. Cassandra hurla et lui lança un sortilège de Doloris, mais il était trop tard, le corps de la femme reposait sans vie dans le sol et la fillette hurlait. Elle savait qu’elle n’aurait pas dû lui jetter un sortilège impardonnable. Mais elle l’avait fait, elle n’avait pas pu s’en empêcher. Il hurla de douleur et un spasme l’envahit alors qu’il tombait dans l’herbe. Elle avait envie de le tuer et de le faire regretter d’être venu au monde.
Face à la défaite manifeste de son camp, le Mangemort qui tenait la gamine, contre lui et bloquée par son coude, la frappa avec violence pour essayer de s’enfuir. L’enfant tomba au sol, évanouie. Cassandra allait intervenir quand la cavalerie débarqua. En quelques minutes, tout fut terminé après plusiers sortilèges de stupéfaction de lancer. Elle sentit des bras la serrer fort, alors même que son corps lui faisait mal. On lui demandait si ça allait. Elle tourna les yeux pour voir sa sœur. Elle secoua la tête. Non. Elle n’allait pas bien. Elle tourna la tête et vit Sirius, il avait du sang sur la figure mais cela ne l’empêcha pas de lui sourire alors qu’il répondait à une question de Fol Oeil. Les soeurs Thompson se rapprochèrent alors que certains des Aurors sur place félicitaient la cadette. Mais Cassandra n’avait pas envie de sourire. Pas plus que la dizaine de personne présentes. Le corps de la femme fut recouvert alors que l’enfant se réveillait. Cassandra qui voulait rejoindre Sirius, se détacha de l’emprise de sa sœur et d’un pas mal assuré parce qu’elle était blessé et qu’elle souffrait, la rejoignit. La fillette la reconnut, se releva et se précipita dans ses bras. Elle éclata en sanglot. Cassandra fit signe aux autres qu’elle gérait. Elle la laissa pleurer contre son épaule. Elle était toute petite. 8 ans pas plus. Ces cheveux brun aux lueurs rousses étaient couverts de terre. Elle releva ses yeux bleus et son chagrin fit du mal à Cassandra. Elle aurait voulu lui dire que tout allait bien se passer mais elle ne pouvait pas. Elle avait mal au coeur. La vie de la fillette serait changée à jamais. Elle ne pourrait pas s’en remettre. Elle devrait faire avec. Cassandra lui caressa la joue avec gentillesse pour qu’elle se détende.
-Vous êtes des Aurors ? lui demanda-t-elle quand elle réussit à parler.
-Oui ma puce, répondit Cassandra comprenant que ce n’était pas une moldue.
-Maman elle… elle.. et Papa…
-Ton Papa a été transféré à l’hôpital le plus proche, les Médicomages s’occuperont de lui. Est-ce que tu peux me dire ton nom et celui de ton père ? On va demander à un membre de ta famille de venir te chercher au Ministère de la Magie.
-Juliet Caprioti et mon papa s’appelle Anthony. Le frère de mon Papa travaille dans le chemin de Traverse dans la banque mais il n’est pas là en ce moment.
-Il n’y a personne d’autres ?
-La famille de Maman mais ce sont des Moldus. Et ils ne savent pas pour nous, sanglota-t-elle. Je veux voir mon Papa.
-Écoute ma puce, tu vas venir avec moi et je vais t’emmener voir ton papa.
Cassandra essaya de se relever mais elle fut prise de vertige. Elle secoua la tête et regarda la petite fille en souriant faiblement. Celle-ci lui donnait la main.
-Écoute Juliet. Tu vois la dame là bas. C’est ma sœur. Elle va te conduire à ton papa. Je suis sûr qu’il va bien. Il faudra être très forte dans les prochains jours, on va faire revenir ton oncle où qu’il soit.
-Maman..
-Oui je sais. Calli ? Tu peux l’amener à Sainte-Mangouste ? Son nom est Juliet Caprioti. C’est une Sang Mêlée. Sa mère était moldue. Son oncle travaille à Gringotts mais il n’est pas là pour le moment. C’est ce que j’ai appris. ah oui son père s’appelle Anthony Caprioti.
Elle avait parlé à sa sœur en français et l’avait appelé Calli devant les autres Aurors ce qu’elles n’avaient jamais fait. Maugrey la regardait d’un air étrange, mais il regardait toujours tout le monde comme ça. Mais sa sœur elle ne tilta pas. Elle lui répondit sur un même ton et en fronçant les sourcils.
-Tu viens avec nous. Tu es blessée.
-Non ça va très bien. Franchement. Je vais rester avec Sirius.
-Tu devrais y aller, répondit Sirius, qui visiblement avait compris la conversation. Elle a reçu le sortilège de Doloris deux fois de suite.
-Cafteur, siffla Cassandra en le fusillant du regard. Ça va. Vraiment ça va. J’ai juste envie d’une douche.
-Cassandra Déborah Thompson, tu me suis à l’hôpital ou je t’y contrains. Et franchement, tu ne veux pas savoir si je peux lancer l’Imperium. Et ça me ferait vraiment mal de l’utiliser contre toi mais je le ferais. Alors on y va tout de suite.
-Ok. Tu es vraiment chiante quand tu t’y mets. Mais je te suis. Tu serais vraiment capable de me lancer un sort impardonnable. Hum.. Sirius, tu veux bien m’emmener ? Je ne pense pas que ce soit prudent de transplaner.
Il la prit dans ses bras et la seconde d’après, ils étaient à l’hôpital. Quand le meilleur ami de son frère la vit, il arriva directement vers elle. Il avait compris que c’était en rapport avec les Aurors qui avaient débarqué. Il lui fit différents examens sans lui poser la moindre question. Il avait l’habitude avec les Aurors. Il lui parla d’autres choses jusqu’à ce que Charles arrive et ouvre la porte alors qu’il examinait ses côtes fêlées. Il se précipita vers sa sœur et la serra jusqu’à ce qu’elle lui fasse comprendre qu’elle avait mal. Il avait les larmes aux yeux et elles coulaient. Elle vit l’ami de Charles les laisser seuls. La jeune femme lui essuya ses larmes, émue. Son frère pleurait de soulagement et de peur. Pour elle. Le voir lui fit du bien.
-J’ai eu tellement peur. Tu vas bien ? Sirius m’a raconté. Mais franchement, la prochaine fois que tu croises des Mangemorts, envoie moi un patronus. Pas seulement à Maugrey. Oh mon Dieu. Tout va bien heureusement.. !
-Non. Elle est morte Charles. La femme. Ils l’ont assassiné parce que c’était une moldue et ils allaient tous les tuer. Je..j’ai jetté un sort impardonnable. Le sortilège de Doloris. J’ai perdu mon sang froid et.. je ne veux pas être renvoyée du programme pour une erreur aussi sotte.
-Tu as sauvé la vie de deux personnes avec Sirius aujourd’hui. Si tu avais un doute sur ta vocation d’Auror.. arrête d’y penser. Je vais envoyer un hibou à Bob pour lui dire de..
-Non. Ne fais pas ça. Il va revenir totalement flippé et en plus il va m’empêcher d’aller au Survivor Camp.
-Tu comptes y aller ? s’étonna son frère avant de sourire.
-Évidemment. Je vais demander si j’ai le droit bien sûr. Mais franchement, j’ai bossé trop dur dessus pour ne pas y aller. Qu’est-ce que tu fais ?
Son frère se lavait les mains et enfilait des gants stériles.
-Je finis de te soigner. Tu as mal ici.
-Ouuuui, glapit-elle.
Son Médicomage arriva les sourcils froncés, prêt à en découdre.
-Paul ? Ne me laisse pas avec ce fou, il veut jouer au Médicomage.
-Lâche ta petite sœur. Elle a besoin de tranquillité. Le chef du service va arriver, on a pas le droit de prescrire des potions sans supervision, expliqua t’il à Cassandra. Ton ami n’a rien, en fait. Il t’attend devant la porte.
-La petite fille ? Juliet ? Son père a été..
-Ils l’ont endormie, elle était trop sous le choc et Callissandre m’a dit qu’elle s’en chargeait personnellement. Le père est dans un léger coma mais il va s’en sortir. Tu devrais être fière de toi.
Le chef de service lui prescrit des potions. Quand il apprit qu’elle était une Auror et une Thompson, il regarda Charles, leva les sourcils et ajouta qu’il lui prescrivait du repos obligatoire. Mais dans ses yeux on voyait qu’il n’y croyait pas trop.
-J’ai dit à votre petit ami que vous deviez vous reposer, mademoiselle. Si vous ne m’écoutez pas, écoutez le. C’est pour votre bien.
Charles regarda son meilleur ami et ils eurent un sourire amusé. Cassandra ne dit rien sauf quand Sirius rentra dans la pièce. Elle lui donna un pseudo coup dans le bras ce qui lui arracha une grimace.
-Tu as fait croire qu’on était ensemble.
-Je n’ai rien dit du tout mais je ne l’ai pas détrompé. Sinon je n’aurais pas su comment tu allais banane. Je vais la ramener Charles. Retourne auprès de Sophie. L’enterrement est à quelle heure ?
-14h30. Tu es sûr que tu veux la ramener ? Elle peut être chiante quand elle s’y met. Je ne veux pas t’imposer ça.
-“Elle” rappelle qu’elle est présente et qu’elle entend tout ce que vous dîtes. Et elle est capable de se débrouiller toute seule.
La jeune femme se releva, agita sa baguette magique et elle fut de nouveau habillée. Son frère rentra chez elle. Et une fois seule avec Sirius, elle le stoppa alors qu’il se dirigeait vers une cheminée.
-Je ne veux pas rentrer chez moi, Sirius. On peut aller dans un parc s’il te plaît.
Il acquiesça et il lui acheta une glace à la vanille et au caramel qu’elle mangea en plein milieu d’un parc pour enfant. Il commençait à se faire tard.
-Tu crois qu’il leur reste des chambres de libre au Club ? Bob est pas là ce soir et je ne vais pas le faire revenir pour si peu… et je ne sais pas, on pourrait passer la nuit là-bas.
-Ma moto est là-bas de toute façon. Je pensais y retourner plus tard, je pensais que tu ne voulais pas…
Il se tut et la jeune femme saisit la main qu’il lui tendait. Ils transplanèrent dans le club où ils avaient déjeuné. Cassandra s’assit sur un des fauteuils de l’entrée en attendant que Sirius revienne. Il ne tarda pas et lui dit que c’était bon. Cassandra faillit rire en voyant le groom. On serait dit dans une des BD de Spirou qu’elle affectionnait tant. Il avait même un petit chapeau bleu ridicule. Le groom ouvrit la porte d’une des multiples suites du club et les laissa après que Sirius lui ait laissé un généreux pourboire. C’était avant qu’il voit la suite et là son visage se décomposa.
-Sirius ? Il y a un problème ?
-Deux secondes. Je reviens dans deux secondes.
Il disparut dans la seconde. La jeune femme admira le cadre idyllique. Il y avait en arrivant un petit salon avec deux canapés qui avait l’air très confortables et une table basse aux lignes épurées. Dans le fond de la pièce, il y avait un grand balcon où l’on se rendait par des portes vitrées et des rideaux d’une blancheur immaculée. La jeune femme se sentait un peu sale aussi, elle se dirigea vers la salle de bain. Elle aimait beaucoup le décor. Elle même avait fait installé des vasques dans ces salles de bain et, elle trouvait que la baignoire en marbre creusée dans le sol donnait un certain cachet à la pièce. Cela lui faisait penser aux bains dans la Rome Antique ou encore à celle des préfets à Poudlard. Elle était grande en plus, elle aurait presque pu faire une brasse dedans. Elle se fit couler un bain chaud avec plein de mousse et s’immergea totalement dedans.
-Cassandra ? demanda Sirius.
-Je suis là.
Il arriva dans la salle de bain et tourna les yeux.
-Non mais tu peux rester tu sais. Il y a un problème ?
-Je.. je ne pensais pas qu’ils nous donneraient cette suite, il n’y a qu’une chambre. Ils n’en ont pas d’autres. Je suis désolé.
-Parce que tu crois qu’on va dormir ? La dernière fois qu’on a été une nuit ensemble, on a parlé jusqu’au matin. Franchement, pas de souci. Par contre, si tu pouvais juste sortir le temps que je..
Il se leva avant qu’elle eut terminé et il ferma la porte, non sans lui avoir jetté un dernier coup d’oeil. Elle pensa à son elfe et elle l’appela. Tinky arriva derrière elle. Elle lui demanda de lui apporter quelques affaires de toilette et des affaires pour la nuit et pour le lendemain. L’elfe arriva quelques minutes plus tard avec une petite valise et son vanity case. Elle sortit du bain, s’enroula dans une serviette chaude et elle l’envoya aller chercher des affaires pour Sirius aussi chez lui, et cette fois-ci, c’était l’elfe de Sirius qui arriva dans la salle de bain avec ses affaires. La jeune femme s’essuya et enfila sa nuisette et sa robe de chambre. Sirius était sur la terrasse, elle le voyait contre la balustrade. Il se retourna et quand il la vit en nuisette, son regard glissa de ses jambes nues à sa tête.
-J’allais te proposer d’aller manger un truc mais je vais faire venir un…
On frappa à la porte et Sirius, baguette à la main ouvrit la porte pour laisser passer un Groom qui poussait un chariot avec une bouteille de champagne, une cloche et une grande corbeille de fruit. C’était un homme d’une cinquantaine d’années et il portait une robe bleue nuit très élégante. Il regarda un instant Cassandra en nuisette et il sourit d’un air un peu paternel.
-Avec les compliments de la maison.
-Hum. Merci Alfred.
-Je vais remettre le panneau ne pas déranger monsieur Black. Passez une bonne soirée.
Cassandra regarda son ami d’un air goguenard. Avec les compliments de la maison ? La jeune femme ne devait pas être la seule que le jeune homme avait ramené ici apparemment. Il connaissait même le nom de son ami. Sirius eut un petit sourire en soulevant la bouteille de champagne du sceau de glaçons.
-En fait tu es un habitué, c’est pour ça qu’ils t’ont donné la suite dénommée le cocon d’amour ?
-J’ai ramené des filles parfois. Mais pas au point d’être un habitué.
-Sirius ? J’ai une question à te poser, indiscrète sûrement.. tu n’avais pas déjà réservé avant, la chambre en pensant que je montrais avec toi pour autre chose n’est-ce pas ? rosit-elle. Rassure moi…
-Pas avec toi. J’ai réservé cette chambre pour être avec quelqu’un certes mais c’était il y a longtemps et comme elle n’a pas pu se libérer j’avais l’intention de passer la nuit ici, seul.
-Okay. je voulais juste qu’on soit d’accord sur ce point.
Ils parlèrent de tout et de rien tout en buvant le champagne et en mangeant des fruits et le fromage sous la cloche, jusqu’à ce que la jeune femme se mette à bailler.
-Je suis désolée, tu disais..
-Va t’allonger. Je vais juste prendre un oreiller et un drap et je vais dormir sur le canapé.
La jeune femme leva le sourcil. Sirius ? Dormir sur le canapé ? Elle secoua la tête en se levant.
-Ne fais pas ta prude Sirius Black. Le lit est gigantesque. Tu prends un côté, je prend un côté, on en parlera pas à Bob parce qu’il t’assassinerait et tout le monde est content.
-Je ne veux pas te déranger.
-Sirius. Ça fait tellement de temps que je n’ai pas dormi seule, c’est l’absence de quelqu’un à mes côtés qui me ferait bizarre. Franchement. Ça ne me dérange pas du tout. Tu es mon ami.
Elle s’installa dans le lit après avoir pris sa potion. Sirius arriva bientôt et se glissa dedans. Il regarda la jeune femme et il lui sourit. Il voulait savoir si cela la dérangeait si il lisait un peu avant de d’éteindre sa lampe. Cassandra le trouva mignon de lui demander la permission de lire.
-Non bien sûr que non. Bonne nuit Sirius.
Elle ne tarda pas à s’endormir et Sirius observa son dos et sa respiration lente. Il avait eu peur pour elle aujourd’hui. Plus qu’il n’aurait voulu se l’avouer. Il ne comprenait pas pourquoi son bonheur à elle passait au dessus du sien. Elle l’avait impressionné, vraiment impressionnée. Elle était bien plus forte qu’elle n’y paraissait. Quand les Aurors étaient arrivés, il aurait donné n’importe quoi pour la serrer dans ses bras et l’embrasser. Il ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait. Elle se retourna et elle se colla à lui. Elle posa sa tête sur son torse. Elle dormait profondément alors qu’elle avait fermé les yeux quelques dizaines de minutes auparavant. Sirius glissa une main sur les hanches de Cassandra et elle gémit légèrement. Un sourire en coin s’afficha sur le visage du jeune homme. Il l’aimait. C’était ça l’explication à son interrogation. Il l’aimait plus que lui-même. Il la chérissait plus que toutes les autres qu’il avait fréquenté par le passé. Mais elle avait beau être là avec lui, elle n’était pas libre. Il éteignit la lampe et la serra contre lui. Il ferma les yeux et attendit que le sommeil vienne. Le jeune homme se réveilla quand il entendit Cassandra l’appeler. Elle murmurait son nom à son oreille d’un air langoureux. Il ouvrit légèrement les yeux et il vit les lèvres de Cassandra auprès des siennes. Il faisait nuit noire et quand il prononça son nom, la jeune femme se rapprocha plus encore. Une pulsion le poussa à l’embrasser. Elle gémit légèrement tout en lui rendant son baiser. Elle continuait de l’appeler, alors qu’il se plaçait sur elle, qu’il la caressait et qu’il l’embrassait dans le cou. Sirius sentait l’excitation le gagner. Il glissa ses mains sur le corps de sa partenaire et elle se mouvait sous lui avec grâce et sensualité. Il l’embrassa de nouveau, lui mordilla les lèvres et il lui murmura qu’il l’aimait tout en lui écartant les cuisses. Il vit soudain les grands yeux verts de Cassandra le regarder avec horrification.
-Je peux savoir ce que tu es entrain de faire ?
Il se dégagea rapidement, la jeune femme le regardait sans comprendre, elle paraissait lui en vouloir et s’en vouloir à elle-même.
-Je..
Sirius se réveilla presque en sursautant. La jeune femme dormait toujours profondément à son côté. Il se demandait pourquoi il avait rêvé de ça, précisément maintenant. Il avait déjà fait des rêves érotiques avec Cassandra mais jamais elle ne le regardait avec horrification. Il baissa les yeux vers la jeune femme qui avait posé sa tête sur son torse. On l’entendait à peine quand elle dormait. Il la dégagea légèrement et se leva pour se passer la tête sous l’eau. Il ne devait pas l’effrayer ou encore la faire fuir. Il devrait simplement attendre. Il se regarda dans le miroir. Et il eut une révélation. Il était Sirius Black, nom de nom. Il n’allait pas laisser un petit ami gênant lui barrer le passage. Il avait toujours obtenu ce qu’il voulait. Dès qu’elle reviendrait du Survivor Camp, il mettrait tout en œuvre pour qu’elle soit à lui, quitte à payer lui-même une fille pour qu’elle se jette sur Bob. Il sourit. Oui décidément, c’était une bonne idée. Quand elle reviendrait, elle serait à lui pour de bon. Il n’avait que trop attendu. James l’aiderait à coup sûr. Il n’était pas son meilleur ami pour rien.
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Lorsque Cassandra ouvrit les yeux le matin, elle était à moitié sur Sirius. Elle se redressa doucement et s’étira. Elle essaya de ne pas le réveiller et elle se réfugia dans la salle de bain. Il était tôt, mais elle devait aller au QG des Aurors. Elle devait écrire un rapport sur la veille et supplier Maugrey d’aller au Survivor Camp. Elle avait travaillé trop dur pour qu’on l’empêche d’y aller. Quand elle fut nue, elle s’observa dans la glace. La potion avait fait des merveilles même si elle avait encore mal. Elle avait juste un bleu sur l’équivalent de 3 côtes mais elle ne doutait pas qu’il allait se résorber aussi vite. Une fois lavée, elle mit une bose dose de pommade sur son bleu. Elle eut l’impression pendant une minute d’avoir projeté contre sa blessure un jet d’eau glacée. Elle frissonna.
-Ferula.
Un bandage vient l’enserrer et la jeune femme soupira d’aise. Elle enfila la robe noire que son elfe lui avait apporté la veille et tira ses cheveux en arrière en une queue de cheval. Elle savait qu’elle n’aurait pas le temps de retourner chez elle avant l’enterrement pour se changer. C’était une robe appropriée pour un enterrement et pour le temps magnifique qui s’annonçait. Elel s’observa plus attentivement dans la glace. Elle avait toujours les marques de la bataille de la veille sur le visage et elle n’avait pas la potion appropriée pour les faire disparaitre. Et puis elle n’en avait pas vraiment envie. Un fond de teint devrait suffire.
-Cassandra ? l’appela Sirius d’un ton hésitant.
Elle sortit de la salle de bain et observa pendant quelques secondes la musculature de Sirius qui s’étirait en fermant les yeux. il avait dormi torse nu. Elle n’avait même pas fait attention la veille quand il s’était couché. Elle le fit un peu sursauter quand elle le salua et lui demanda si il avait bien dormi.
-Ouais ça va. Je croyais que tu étais partie.
-Non pas encore. Je me suis réveillée, y’a 20 minutes.
-Tu as déjà pris tes potions ?
-Oui maman.
Sirius sourit et la frôla pour aller prendre une douche. Elle se rendit sur le balcon et observa la forêt d’un air soucieux. Elle avait failli mourir la veille. À Epping Forest. Plus personne n’était en sécurité nul part. Une famille bien tranquille était partie pique niquer la veille et en quelques heures, ils avaient subi plus qu’un humain ne devait endurer. Elle repensa à la petite fille, à la petite Juliet et sentit des larmes lui monter aux yeux. Elle avait l’âge de son neveu et avait vu sa mère se faire torturer et tuer. Elle n’avait pas assisté à son débriefing mais il semblait évident que son père aussi s’était fait torturer. Elle se rendit compte qu’elle avait fermé les yeux trop longtemps sur ce qui se passait depuis quelques temps. Les gens disparaissaient, mourraient tout simplement parce qu’une personne avait décidé qu’elle ne méritait pas de vivre. Cela n’avait que trop duré. Il fallait qu’elle agisse plus concrètement. Elle ne pouvait pas attendre d’avoir son diplôme d’Auror pour ça. Dès qu’elle rentrerait du Survivor Camp où elle irait même si Maugrey lui interdisait, elle irait à Poudlard offrir ses services à Dumbledore. Elle ferait comme les autres membres de sa famille. Depuis toujours elle avait compris qu’elle était née avec de grandes capacités et qu’elle devait les mettre au service des plus faibles. Elle avait voulu faire parti de l’élite des Aurors pour ça et il était temps qu’elle mette en accord ses pensées et ses actes. Elle n’avait que trop tardé.
Elle entendit la porte s’ouvrir et Sirius parler avec quelqu’un et le remercier. Elle rentra dans la suite. Elle remarqua le plateau posé sur la table du petit salon. Il y avait que des choses qu’elle aimait. Elle se demanda si Sirius avait demandé un plateau juste pour elle. Elle voulu lui demander quand elle constata que le jeune homme portait uniquement une serviette noué sur le côté. Ses muscles saillants se voyaient parfaitement.
-Tu as l’intention de me mater longtemps ou je peux aller m’habiller ?
-Je ne te mate pas du tout !
Sa réplique aurait eu plus d’effet si elle n’avait pas senti ses joues devenir rouge. Sirius éclata de rire. Sa voix grave raisonna dans la pièce quand il se dirigea dans la salle de bain. Elle marmonna un “Sale Pitiponk va” avant de regarder plus attentivement le plateau posé sur la table..Elle fit une moue ravie avant de se demander si Sirius avait commandé des fruits frais et du fromage fouetté exprès pour elle. Elle sentit sa main dans son dos et il s’installa sur le canapé.
-Café ? C’est ce que boivent les Français au petit-déjeuner, non ?
Il la taquinait toujours sur ses origines françaises. Lui-même parlait plutôt bien cette langue en plus. Il faudrait qu’elle lui demande où il avait appris d’ailleurs. Elle lui tira la langue pour la forme. Il rit.
-Pas toujours mais moi je vais prendre un thé noir de Chine. Je bois toujours un thé noir avant de faire autre chose, c’est mon rituel du matin après la douche.
On frappa à la porte et la jeune femme lève la sourcil. Son ami avec un petit sourire au coin des lèvres se leva pour ouvrir. Un jeune asiatique grand et que Cassandra trouva très bel homme, entra dans la pièce avec un plateau en argent en main. Cassandra y vit une théière en porcelaine et ouvrit grand les yeux.
-Votre théière de thé noir, monsieur. Avec toutes nos excuses.
Le jeune homme avait l’air gêné. Sirius, lui prie le plateau des mains et sourit.
-Je vous en prie, ce n’est rien. Bonne journée à vous.
Il referma la porte et Cassandra était scotchée…
-Mais comment… ?
-Je te connais bien c’est tout.
Il lui servit une tasse de thé et ils prirent un rapide petit déjeuner tout en discutant du Survivor Camp. Sirius semblait réellement intéressé par la procédure. Elle ne tarda pas à se rendre au ministère de la magie par Cheminée. L’intérêt des club pour Sorciers, c’est qu’il y avait de la poudre de cheminette dans toutes les chambres. Elle le laissa avec un “On se voit à l’enterrement” juste après avoir mis son chapeau de sorcière.
Elle arriva dans le tumulte du Ministère de la Magie en quelques minutes et elle soupira. Elle devait réussir à boucler son rapport en peu de temps et aller voir Maugrey. Elle avançait d’un pas rapide, regarda comme tous les matins la statue au centre de la pièce. Elle jetta un Gallion dedans comme si elle faisait un vœu dans la fontaine de Trévi. Elle espérait que tout se passe bien. Elle courut jusqu’à l’ascenseur et elle se faufila avant qu’il ne se referme. En voyant les portes se fermer, elle pria pour que tout se passe bien et elle commençait à sentir son coeur battre plus fort dans sa poitrine.
Elle détestait la paperasse…Vraiment. Elle avait dû remplir des dizaines de papiers, se répéter encore et encore, signer, parapher chacune des 90 parchemins du dossier. Elle était énervée. Elle n’avait pas eu le droit de parler à d’autres Aurors. Une fois arrivée dans le couloir, elle avait dû passer directement dans le bureau administratif. C’était la procédure. Elle quitta la salle, en tenant les parchemins. Elle les déposa sur le bureau du responsable,“Lord Paperasse”comme tous les Aurors l’appelaient. C’était un homme d’un âge indéfinissable. Il était âgé, c’était sûr et il faisait parti des murs du QG, tout le monde le connaissait. Il avait une touffe de cheveux blanc, mais il était rasé de près. Il avait des yeux marrons pétillants et il était très attachant. Parfois, il fermait les yeux et il était souvent arrivé que des Médicomages soient appelés en urgence parce que plus personne ne l’entendait. Alors il ouvrait les yeux et regardait les gens d’un air surpris. Il avait connu tellement de générations d’Aurors que ses funérailles risquaient d’être animées. La grande tante de Cassandra qui avait été une Auror dans son temps l’avait déjà connu.
-Merci Thompson. Maugrey m’a fait dire qu’ils vous attendaient tous.
Cassandra le regarda d’un air étrange. Il ne l’avait vu qu’une seule fois au début de ses études. Comment pouvait-il se souvenir d’elle ? Elle secoua la tête, lui souhaita une bonne journée. Elle se demanda qui il entendait par le tous. Quand elle débarqua dans l’open space des Aurors, elle se fit dévisager. Un silence se fit entendre. Ce qui était rare dans ce bureau. Elle se sentit devenir pâle et elle se figea. Elle se demanda ce qu’elle avait fait de mal.
Elle n’aurait pas pu dire qui avait commencé. Sinon elle l’aurait étranglé probablement. Elle avança vers le bureau fermé de Maugrey sous un tonnerre d’applaudissement. C’était la tradition quand des mages noirs se faisaient attraper, mais c’était pour les Aurors pas pour les apprentis… On saluait par ce geste la reconnaissance que les Aurors n’ont jamais. Ils vivaient dans le seul but de rendre ce monde meilleur et ils mourraient dans l’anonymat. La seule reconnaissance qu’ils avaient, leur venait de leurs semblables. Elle ne comprenait pas pourquoi on l’applaudissait. Elle trouvait cela gênant, aussi elle eut un sourire en coin et elle le ouvrit le bureau de Maugrey. Il n’était pas seul. Il y avait Kingsley et d’autres de ses amis avec lesquels ils avaient préparé le Survivor Camp.
-Vous vouliez me voir ?
Elle n’aurait pas pu dire ce qu’ils pensaient. C’était le problème avec les Aurors. Ils savaient plus que bien cacher leurs émotions.
-Laissez nous, dit Maugrey.
Kingsley hocha légèrement la tête et se leva suivit des autres. Quand il passa près d’elle, il eut un petit sourire en coin. Il lui disait que tout irait bien. Ils avaient fixés des petits codes entre eux, presque imperceptibles pour les autres. Cela leur avait sauvé la mise tellement de fois. Elle aurait préféré qu’il reste avec elle. Elle aurait été moins impressionnée. Elle n’avait jamais été seule avec Maugrey. Le grand Maugrey, comme disait sa sœur. Une figure de proue des Aurors. Il était légendaire parmi eux. Il débusquait les mages noirs comme on débusquait des lapins. Il les sortait de leurs trous et les envoyait à Azkaban tout aussi vite. Cassandra resta droite comme un i. La jeune femme ne savait pas ce qu’il lui voulait. Quand il lui demanda de lui raconter ce qui s’était passé la veille en lui faisant signe de s’assoir, elle se détendit. La jeune femme lui raconta tout le déroulement. Il avait fermé les yeux et lui posait des questions sur ce qu’elle avait ressenti.
-De la rage. Une rage incommensurable. Si j’avais pu, je l’aurais tuer. Si vous n’étiez pas arrivés, je l’aurais probablement tuer. Et aussi un sentiment d’impuissance…
-On aurait été débarrassé d’un Mangemort de plus. Qu’est-ce que tu me caches Thompson ? Ne me force pas à te tirer les vers du nez. Je veux le véritable rapport. Pas celui falsifié que tu as remis à Lord Paperasse. De quoi tu as peur ? D’avoir des ennuis ?
-Absolument pas. Je n’ai pas peur de l’administration.
-Alors de quoi as-tu peur ?
-De perdre l’estime des autres Aurors, de ne pas me faire respecter par ceux qui un jour, j’espère, deviendront mes pairs et ma famille. C’est tout.
-Tu as jeté un sort impardonnable, hein ?
-Oui.
Il ouvrit les yeux et soutenir son regard fut l’une des épreuves les plus douloureuses qu’aient eu à subir la jeune femme. Il semblait lire en elle alors qu’elle était une excellente occlumens et qu’il ne pouvait percer la barrière de son esprit.
-Doloris, hein ?
-Oui monsieur.
-Qu’as-tu ressenti ?
-J’ai été… libérée de le voir souffrir. Et ensuite…Je me déteste de l’avoir fait. D’avoir été contrainte de le faire. Je ne suis pas ce genre de personne. Je ne peux et ne veux pas être ce genre de personne. J’ai l’impression qu’une partie de mon âme est morte. Je ne veux pas perdre mon âme et les valeurs qui ont été les miennes toute ma vie. Je suis prête à subir les conséquences de mes actes, monsieur. Je comprendrais si vous souhaitiez me renvoyer du programme. Mais je continuerais ma lutte contre la magie noire et les Mangemorts, jusqu’à ce que l’on soit débarrassé définitivement de cette sale engeance. Que je le fasse légalement ou pas.
Un silence se fit entendre et la jeune femme ne savait pas ce que Maugrey pensait. Il la regardait impassible et la jeune femme avait peur tout à coup d’être allée trop loin dans son explication. Elle avait suivi le conseil de son frère. Elle devait dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. C’était Maugrey. Son mentor, celui de sa sœur et de tant d’autres. Son avis comptait plus que celui de Scrimgeour par exemple. Alors qu’il était son supérieur direct. Le responsable de la formation des apprentis aurors. Mais si elle lui avait raconté ça, il l’aurait mis sur la touche, sans explication. Il ne comprenait pas les écarts de conduite. Elle se rappelait de la fois où tous ces camarades et elle s’étaient tous fait renvoyés chez eux parce qu’il les avait surpris au Chaudron Baveur à boire un coup le midi. Ils n’étaient pas du tout fun ou amusant, il était tellement strict et réglo. Cela faisait de lui un Auror brillant mais austère et il était guère apprécié des apprentis.
Maugrey se leva et la jeune femme se leva à son tour. Il posa ses mains sur ses bras et les pressa légèrement.
-Tu seras une grande Auror. Va rejoindre les autres. Scrimgeour voudra savoir ce qu’il s’est passé. Ressors lui la version du rapport.
-Merci monsieur.
Il hocha la tête et lui ouvrit la porte. Elle vit sa sœur et laissa une brèche dans son esprit. “Je suis fière de toi Cassis”. Callissandra s’avança vers elle et lui fit signe de la suivre. Elles allèrent vers la petite cuisine des Aurors où la de l’eau chaude les attendait à longueur de journée. Les Aurors étaient de grands consommateurs de boissons chaudes. C’était ce que sa grande tante lui disait depuis sa plus tendre enfance.
Sa sœur la regardait avec une pointe d’inquiétude, et lui demanda si elle voulait déjeuner avec elle et quelques autres ou si elle avait des choses à faire pour le Survivor camp. Elle prit deux tasses de thé et mit l’eau dans la bouilloire.
-J’ai des trucs à faire. On se voit cet après-midi de toute façon. Je partirais juste après l’enterrement, on va avoir besoin de moi là-bas. Avant que la meute ne débarque.
-En parlant de meute, j’ai vu Potter, Black, Lupin et l’autre petit gros là…
-Pettigrew.
-Oui c’est ça. Ils étaient totalement déchirés. Il était quoi.. 4 heures du matin. Et ils étaient à deux doigts de se battre à mains nus avec des gars totalement cinglés. Moi qui croyait que Remus Lupin était un gars gentil et doux, bah franchement…j’’ai été impressionnée. Apparemment, il avait fait sortir le loup qui est en lui !
Callissandre connaissait bien Remus et avait poussé sa sœur à le tester comme elle disait alors qu’ils étaient à Poudlard et qu’ils étaient tous les deux Préfets pour les Gryffondors. Elle l’avait trouvé mignon, doux et gentil, qualités que sa sœur trouvait rare chez les gens. Cassandra avait regardé sa sœur à l’époque comme si elle était folle. Elle adorait Remus, c’est vrai. Il était tel que décrit par sa sœur et elle savait qu’il était un loup garou en plus. Il lui en avait fait part en lui promettant de ne jamais rien dire à personne sans sa permission. Ils étaient en 4è année et elle l’avait surpris entrain de lire des articles sur des potions endiguant la “lycanthropie” dans un coin de la salle commune. Elle n’avait pas été gênée ou avait pris peur. Elle l’avait regardé avec affection et lui avait dit qu’il était normal qu’il n’accepte pas totalement son état et que si il avait envie d’en parler, elle l’écouterait sans aucun préjugé. Elle l’acceptait comme il était. Elle lui avait dit que l’un de ses oncles éloignés avait épousé une Vélane et que les différences faisaient nos forces et qu’elles rendaient le monde meilleur et plus tolérant. Elle l’avait invité chez elle quand elle avait appris qu’il était lui aussi Préfet et il avait été impressionné par son environnement familial. Il avait laissé échapper qu’il était un loup garou devant tout le monde et personne ne l’avait jugé. Bien au contraire. Ils avaient fait comme si c’était normal. Ils ne l’avaient pas pris pour une bête de foire. Sa mère qui était médicomage lui avait même conseillé certaines plantes avant sa transformation afin de réduire un peu la douleur. Il n’existait aucune potion pour son mal, ou du moins, elles étaient encore en test et ne pourraient être mise sur le marché avant une bonne dizaine d’année.
Cassis regarda sa sœur avec des yeux ronds.
-Qu’est-ce qu’il a fait ?
-Il a pété le nez d’un type d’un coup de boule phénoménal. C’était juste magnifique. Je veux dire le voir aussi libéré.. Il devait sortir toute cette pression qui était en lui. Je t’avais dit à l’époque qu’il fallait que tu sortes avec lui. Je suis sûr qu’il doit être un formidable amant, soupira-t-elle. Son côté bestial…
-Calli. On est au boulot. Et puis on parle de Remus ! Il est comme un frère pour moi !! Franchement, tu es entrain de me dire que j’aurais dû coucher avec lui ? Tu dis vraiment de ces conneries ! ajouta t’elle en riant.
-Au moins j’ai réussi à te faire sourire et à voir que tu vas bien. Tu ne m’as pas donné de tes nouvelles hier. Si Charles m’avait pas dit que Sirius te surveillait… j’étais inquiète. Tu es ma petite sœur. On fait un métier dur mais j’ai eu peur pour toi en voyant ton Patronus et j’ai été inquiète. Je voulais que tu le saches. Je n’avais pas eu l’occasion de t’exprimer mon soulagement de te voir en vie.
-Moi aussi je t’aime Calli. Tu pourras me passer une paire de lunettes pour l’enterrement ?
Sa soeur servit les deux tasses de thé et acquiesça.
-Bob t’a cherché cette nuit. Apparemment, il est revenu plus tôt et a filé chez Charles pour savoir où tu étais. J’étais là-bas. Charles et moi on s’est concerté en speed et je lui ai dit que tu étais au QG pour le projet de Survivor Camp. C’est donc la version officielle. Où que tu sois allée avec Sirius, Bob ne sait même pas que tu étais avec lui. Je lui ai certifié que tu étais ici. Ne va pas me faire mentir.
-Merci de l’avoir fait pour moi, je ne voulais…
-Ma loyauté t’est acquise, maintenant et à jamais l’interrompit-elle avant de poursuivre. Sauf si tu vires Mangemort. Dans ce cas, je me ferais une joie de te détruire, sœur ou pas. Je te ferais revenir sur le droit chemin. Mais sinon, on se couvre nos arrières. Nous sommes du même sang. C’est notre devoir. On se voit tout à l’heure.
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Cassandra était en larmes. Elle avait posé sa tête sur le torse de son petit-ami et les larmes coulaient toute seule. C’était un cérémonie magnifique, à l’image de son existence. Ils avaient célébré l’homme merveilleux qu’était le père de Sophie, et son combat pour la vie et pour l’égalité. Mais elle ne pouvait empêcher ses larmes de couler. Elle tourna les yeux vers Lily et vit les yeux verts de sa meilleure amie embués de larmes. Elle lui tendit la main et Lily la serra. Elles étaient debout dans le cimetière et elles restèrent quelques minutes là, alors que les gens remontaient l’allée. Cassandra vit la petite bouille rousse de son neveu venir vers elle, elle s’accroupit à son niveau.
-Tu crois qu’il est au ciel avec Grand-père George ? murmura le petit garçon en essuyant ses larmes avec sa manche.
Le petit garçon faisait référence à l’arrière grand père de Cassis qui était mort deux ans avant.
-Oui mon ange. Et ils jouent probablement au Quidditch en ce moment même.
-Je suis triste de voir Sophie triste. Je l’aime bien Sophie. Elle est toujours gentille avec moi. Et maintenant, elle est triste.
Elle lui avait pris la main et elle s’était redressée. Elle avait fait signe aux autres de marcher devant et elle marchait avec son neveu un peu à la traine. Ses amis étaient derrière eux et Bob, quant à lui, parlait avec Calli et son mari.
-Je ne comprends pas pourquoi son Papa il est mort.
La jeune femme stoppa et s’accroupit au niveau du petit garçon. Elle regarda Lily qui levait les sourcils et répondit sérieusement au petit garçon. Il fallait qu’il sache la vérité. Elle ne savait pas si il allait tout comprendre mais elle espérait qu’il comprendrait l’essentiel.
-Il a été tué parce qu’il voulait qu’on vive dans un monde meilleur Peter. Des méchants messieurs, qu’on appelle les Mangemorts, l’ont attaqué parce qu’ils considéraient qu’on n’est pas tous égaux, qu’on n’était pas tous pareils.
-Mais pourquoi ?
-Ces Mangemorts travaillent pour un mage noir. C’est un Super Méchant. Et lui, il ne pense pas que tous les gens sont égaux.
-Et ces mange.. ces messieurs méchants ils ont été arrêtés, hein ?
-Certains oui. Mais pas tous. C’est pour ça que le métier de ta maman est important. Elle, dans son travail, elle trouve les méchants et les envoient en prison. Elle les empêche de faire du mal.
-J’ai une SuperMaman quoi, répondit le petit garçon comme si c’était une évidence.
-Absolument tu as une SuperMaman. Je veux que tu me promettes une chose Peter. Ne deviens jamais comme ces méchants messieurs. Reste toujours honnête, gentil et bon. Reste la personne bien que tu es et quoi qu’il arrive demain, après-demain ou dans 10 ans, fais toujours en sorte de combattre les méchants. Ne laisse personne se faire agresser, attaquer devant toi sans réagir. Tu es un Héros toi aussi, et quand tu seras grand, tu seras un Super Héros. Tu veux devenir un Super Héros, n’est-ce pas ?
-Oui tante Cassis. Je te le promets. Je vais devenir un Super Héros, un Super Sorcier, et quand je serais grand, quand j’aurais une vraie baguette, j’enverrais tous les méchants en prison comme Maman et comme toi.
-Tu es un bon garçon, Pete.
-Quand John et Jullian seront grands, ils pourront devenir des Super Héros aussi ?
-Il faudra que tu leur apprennes parce qu’ils sont encore des bébés et qu’il faudra attendre qu’ils soient plus grands. Mais je suis sûre que tu vas réussir.
-Je vais aller voir Sophie.
Il courut voir Sophie quelques mètres plus loin et lui prit la main. James approuvait totalement sa discussion avec son neveu.
-Tu as bien fait de lui expliquer.
-Il a le droit de savoir. C’est son monde autant que le notre. Et il le sera toujours bien après notre mort. Je lui fis confiance. Il va assimiler ce que je lui ai dit, il est intelligent.
-Comme un Thompson, répondit-il en lui souriant.
Ils se rendirent dans la maison du père de Sophie. Elle était très belle dans sa robe noir avec son teint pâle et ses cheveux d’une blondeur extrême. Cassis alla l’embrasser et lui murmurer quelques paroles de réconfort. Bob ne tarda pas à partir, il avait du travail. Il attira Cassandra à l’écart et l’embrassa profondément. Elle l’aimait, c’était certain. Son coeur battait plus fort dans sa poirtrine. Il lui souhaita un bon voyage parce qu’il ne pourrait pas se voir avant. Contrairement à ce qu’elle avait cru, il ne lui avait pas fait de remarque sur la veille au soir. Elle le laissa partir et quand elle revint dans le salon elle entendit son neveu Peter parler à Sophie. Il lui disait qu’elle ne fallait pas qu’elle s’inquiète et qu’elle ait peur parce que sa tante et sa mère allaient retrouver les “Méchants Mangebidules ” et qu’elles allaient les envoyer en prison. Et que quand il sera plus grand, il fera en sorte qu’elle ne pleure plus jamais.
-You’re so cute, Peter, répondit-elle en le prenant dans ses bras. I love you so much little boy, and I hope my own baby’ll be just like you.
-I hope so and I love you too, répondit-il en fourrant sa tête rousse dans la longue chevelure de sa future tante par alliance.
-Depuis quand ton neveu parle français ?
Cassandra se tourna vers Sirius, elle ne l’avait pas entendu arriver, touchée par le discours de son neveu.
-Depuis sa plus tendre enfance. C’est normal voyons. Son père lui parle en scots et comme il a été sage depuis la naissance des jumeaux il a décidé de lui apprendre les rudiments du gaelic écossais.
-Vous avez un don pour les langues dans votre famille. Il n’y a pas de sous-entendu pervers si tu veux tout savoir, ajouta-t-il précipitemment.
Cassandra sourit. Une petite fossette était apparue sur le visage de Sirius alors qu’il souriait d’un air amusé. Lily arriva derrière elle et lui posa une main dans le dos.
-On va y aller Cass’. Tu pars dans pas longtemps je crois ?
-Mes bagages sont déjà là-bas. Je passe au Ministère et bye bye Angleterre.
-Tu veux toujours pas nous dire où ce sera ?
Son amie secoua la tête et Lily fit la moue et ses yeux pétillèrent de rire. Elle la serra contre elle et lui dit de bien se comporter et de lui revenir en entier. James lui tapa dans la main, comme quand ils débutaient un match de Quidditch à Poudlard, cela la ramena ce qui lui semblait être des années lumières en arrière. Lui aussi d’ailleurs parce qu’il lui fit une grimace et il entraina sa copine dehors.
-Tu devrais y aller aussi…dit-elle à Sirius. Je vais dire au revoir aux autres et je file, tu ne vas pas rester tout seul.
Il acquiesça et l’attendit pour partir, il l’aida même à mettre sa cape. Il se comportait comme un gentleman. La jeune femme était touchée par cette attention mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il y avait anguille sous roche. C’était Sirius Black ! Il devait forcément cacher quelque chose. Il l’accompagna jusqu’au Ministère de la Magie. Ils étaient dans la rue, entouré de moldus. Elle lui donna son casque et la jeune femme lui posa un bisou sur la joue et lui lança un «à bientôt !» et se dirigea vers l’entrée cachée du ministère.
-Attends !
Elle se retourna et vit Sirius marcher d’un pas rapide vers elle. Elle le regarda sans comprendre. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il la plaque contre le mur de la cabine téléphonique, qu’il la prenne dans ses bras, qu’il la serre à la folie et qu’il inspire l’odeur de ses cheveux. Elle était coincée contre son torse et ne pouvait que sentir son parfum entêtant. Il se détacha et elle eut froid tout à coup.
-Amuse toi bien au Survivor Camp et reviens nous en bonne santé, lui dit-il en lui posant deux bisous retentissant sur les joues. On se voit à la soirée chez les Michaels de toute façon. Oublie pas ton masque.
-Ok, répondit-elle machinalement en le voyant tourner le dos et remonter en moto.
Elle y repensait encore en voyant le visage des nouveaux tout juste sortis de Poudlard. Elle secoua la tête, il lui fallait se concentrer désormais. Elle lança un regard meurtrier à une fille brune qui parlait alors que Kingsley leur souhaitait la bienvenue. Elle allait souffrir pour ce manque de politesse. Elle eut un véritable sourire carnassier qui fait perdre le sien à la fille en question. Elle promena son regard aux alentours. Le Survivor Camp commençait enfin et il promettait d’être phénoménal cette année. Ils n’avaient pas travaillé autant pour rien. Elle jeta un coup d’œil à ses camarades et ils affichaient tous une mine réjouie. Ils allaient bien s’amusés à tous les bizuter, eux.