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Marché,... conclu ?

Chapitre n°3: Quand le choix s'impose

La journée avait été une torture, les heures s’étirant jusqu’à en devenir interminables. Mais le moment était enfin venu. Sans vouloir montrer son empressement, il se leva du confortable fauteuil dans lequel il s’était installé pour lire un ouvrage d’un ennui sans nom. Il parcouru la salle commune d’un regard morne, seuls quelques premiers et deuxièmes année étaient là, il étira ses long bras au dessus de sa tête tout en nouant ses doigts fins. Il poussa même le vice jusqu’à pousser un gémissement lorsqu’il courba le dos vers l’arrière pour faire craquer quelques vertèbres.

 

- Draco ? Que fais tu ? Demanda une étudiante de 5ème année, son regard sombre brillant de lubricité. Il s’agissait de Tara Dredburn, sa conquête du moment. Il s’envoyait en l’air avec elle de temps en temps. Mais cette gourde sans cervelle s’imaginait déjà s’afficher avec lui en public. Il l’avait choisi pour son corps fin, presque athlétique, voilà tout, un bon coup à tirer, quoique, il avait connu mieux. Il se força à ne pas penser à une autre certaine personne, avec qui il avait connu deux moments incroyables. D’ailleurs, il était temps qu’il se débarrasse de cette godiche, mais il s’occuperait de cela plus tard.

 

- Je dois aller faire cette affreuse punition avec la sang de bourbe. Mais, si je pouvais ne pas y aller pour m’occuper de toi, ma douce.
Draco se pencha sur la jeune fille aux longs cheveux bruns qui était assise au sol contre une de ses jambes, et effleura sa joue rose d’un baiser papillon. La serpentard émit un son à mi chemin entre un gémissement et un glapissement.

 

- Je serai là à ton retour, susurra-t-elle en appuyant sa joue contre les lèvres de Draco.

Le Préfet en chef, ne répondit rien et quitta la salle commune d’un pas lent et presque trainant. Une fois dans le couloir, il accéléra la cadence. Il était plus de 22h, et il se détestait de craquer ainsi. Il s’était promis de rester dans son dortoir, afin de laisser la sang-de-bourbe se débrouiller seule avec cette tâche ingrate que leur avait donné McGonagal. Mais voilà, il avait passé la sainte journée à essayer de penser à autre chose qu’à une certaine Gryffondor. Sans le moindre succès. Il était tellement agacé de son propre comportement, qu’il s’en serait giflé.

 

Les torches brillaient encore, et les flammes dansait contre les murs, donnant vie à des spectres de lumière sur les pierres.

Tout en contournant un énième couloir, il réfléchit à quelle insulte il allait bien pouvoir servir à Hermione. Il devait se convaincre que, non, il n’était pas attiré par cette fille indigne de lui sur tout les plans. Elle était née moldue, elle n’avait aucune classe ni aucune tenue en publique, elle avait des cheveux si horrible que même le plus courageux des peignes devait transplaner à leur seule vue. Et malgré tout, malgré tout ces détails, il n’avait pas arrêter de penser à elle: à ses yeux noisettes à leurs reflets acajous à la lumière des bougies, sa peau duveteuse, son parfum, son corps mis à nu.

 

Draco secoua la tête tout en serrant les poings. Cela ne pouvait PAS arriver, ce sentiment stupide, qu’il sentait naître en lui était une mauvaise chose. Il devait remédier à cela au plus vite, et il avait trouver une solution. A cette pensée, un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle allait être dans une rage folle, cela allait donc être un vrai régal.

 

Arrivé dans le couloir froid et lugubre où se trouvait le bureau de Rusard, il ralentit le pas et se composa une mine impassible.

Lorsqu’il arriva devant l’encadrement de la porte, il se prépara à lancer une remarque piquante mais il sentit son humeur virer au rouge. La petite salle poussiéreuse était vide. Les cartons qui la veille étaient remplis de parchemins, étaient au sol, aplatis. Il entra dans la salle et regarda les étagères qui étaient soigneusement rangées, les dossiers semblaient être tous là, classés par ordre alphabétique.

 

Il tourna sur lui-même, alla même ouvrir la porte du fond qui donnait sur un placard miteux dans lequel des chaines en métal rutilantes étaient rangées avec d’autres instruments du même acabit. Hermione n’était pas là, et elle avait réussi à classer tous les dossiers en seulement deux soirs.

 

Après une dernière volte sur lui-même, il passa une main dans ses cheveux et sorti résolument de la pièce: il n’avait aucune raison de trainer dans un tel endroit. Et alors qu’il hésitait encore sur le seuil de la porte, il entendit des pas approcher. Il y avait plus d’une personne. Puis, des voix raisonnèrent, et il l'a reconnu. Entre mille, cette voix aiguë et légèrement nasillarde ne pouvait appartenir qu’à Granger.

 

- ….. Je comprend tout à fait Mlle Granger, mais sachez que mes décisions sont sans appel. A moins que vous me promettiez que jamais plus un incident de ce genre ne se produira.

 

- Je vous l’assure, professeur Mc Gonagal. Merci, répondit Hermione.

 

- Cela est exceptionnel, Miss Granger, sachez que je reviens que très rarement sur mes décisions, mais le professeur Dumbledore m’a demandé d’être indulgente avec vous. De plus, vous et Mr Malefoy avez apparemment travaillé sérieusement.

Que venait faire l’ancien directeur dans cette histoire, et de quoi parlaient les deux femmes ??

 

- Bonsoir Mr Malefoy.

Malefoy, perdu dans ses pensées en avait oublié de se confondre avec la pénombre du fond du couloir.

 

Il croisa le regard de la Gryffondor, mais ne pu rien y lire.

 

- Si vous vouliez bien me laisser passer,… demanda la directrice par-dessus ses lunettes.

Sans un mot Malefoy se décala vers l’intérieur de la salle. Hermione passa également devant lui sans lui accorder un regard. Sans montrer son agacement grandissant, il observa la directrice qui inspectait les étagères.

 

- Vous avez bien travaillé. McGonagal sortit sa baguette magique d’une des poches de sa robe de sorcière puis murmura un sort tout en effectuant un grand cercle en direction des étagères. Une lueur bleu sorti du morceau de bois pour ensuite s’évaporer en une multitude de petite paillettes.

 

- Il s’agissait d’un sort de traçage professeur ? Demanda la gryffondor avec un regard empli d’une lueur d’envie et de respect

 

- Tout à fait Miss Granger. La directrice se tourna vers les deux étudiants et les sonda de son regard dur. Bien, comme promis Miss Granger, et si vous respectez votre engagement, votre punition est suspendu. Je vous restitue vos privilèges de Préfets-en-Chef. Je suis indulgente pour cette fois, mais sachez qu’à la moindre incartade, je le serai beaucoup moins. Suis-je claire ?

 

- Parfaitement Professeur, vous avez ma parole qu’aucun incident n’aura lieu.

Hermione vrilla son regard sur le blond Serpentard, qui se contenta de hocher la tête fasse aux yeux inquisiteurs de la directrice.

 

- Je vous prie donc de retourner à vos dortoirs, je vous exempts de ronde pour ce soir.

Sur ces mots, la directrice s’en alla, non sans un dernier regard glacé vers le Serpentard. Draco était persuadé qu’elle devait se douter qu’il n’y était pour rien pour ce rangement spectaculaire. Hermione semblait satisfaite d’elle et dans un soupir de soulagement, elle se laissa tomber sur une des petites chaises en bois dur. Se détestant de penser cela, il la trouvait belle ainsi: la chemise de son uniforme légèrement sortie de sa jupe, des mèches folles s’échappant d’une tresse faite à la hâte. Le visage de la jeune fille était tiré et détendu à la fois.

 

- Cela m’écorche de le dire Granger, mais pour une fois tu as su de montrer utile.
 

Draco s’adossa négligemment contre l’encadrement de la porte. La Gryffondor tiqua et tout en restant assise, lui adressa un regard glacial.

 

- Je me fiche royalement de ce que tu penses. Je n’ai pas fait cela pour toi. Cela dit, si tu avais daigné m’aider, cela m’aurait épargner bien des efforts. A partir de maintenant, tu ne m’adresses plus la parole, et si tu t’avises de vouloir me refaire le coup du chantage, je trouverai un moyen de te faire regretter cela de la façon la plus longue et la plus douloureuse qui soit.

 

La jeune fille avait parlé d’un seul trait, sans même prendre le temps de reprendre son souffle. Ses joues étaient rougies par la colère.

 

- Je n’ai procédé à aucun chantage hier soir lui rappela Draco qui était hors de lui.

Il s’en voulait d’être aussi attiré par cette fille et lui en voulait à elle de ce qu’il ressentait. Les joues d’Hermione s’enflammèrent, et elle baissa son regard sur les pierre grise et sales du sol. Puis un éclat sembla naître dans ses pupilles, elle releva alors la tête.

 

- Ecoute, je n’ai pas la force, ni le courage et encore moins l’envie de continuer ce petit jeu. Alors je vais être clair. Ce qui s’est passé hier, comme ce qui s’est passé avant-hier était une erreur.

 

- Tu mens extrêmement mal Granger. Je suis sûr que ton cœur s’emballe à la seule pensée de mon corps.

Hermione se leva, le regard étrangement brillant. Elle s’avança d’un pas dans la direction de Draco.

 

- Je ne veux pas jouer à ça Draco, sanglota la jeune fille sans pouvoir empêcher sa gorge de se serrer.

Le serpentard sursauta à l’utilisation de son prénom.

 

- C’est dommage Granger, car moi j’aime beaucoup ce petit jeu. Je pense même le prolonger un peu, jusqu’à ce que tu admettes que tu as aimé coucher avec moi, que tu y as même pris du plaisir.

Draco s’était rapproché d’elle, une poignée de centimètres seulement les séparant. La préfète en chef avait ses yeux embués de larmes vrillés aux siens, et Draco n’arrivait pas à déchiffrer le message qu’ils voulaient envoyer.

 

Le serpentard senti comme une pointe dans sa poitrine, et une envie irrésistible de prendre la jeune fille dans ses bras naquit. Elle semblait si frêle avec son visage redevenu pale, ses yeux noyés, et un début de menton tremblotant. Pourquoi ? Comment ? Quand cela était il arrivé ? A quel moment était il tombé amoureux d’elle ? Était-ce réellement cela que l’on ressentait quand on aimait une personne ? Il ne pouvait pas laisser ses sentiments s’épanouir plus avant.

 

- Ne me demande pas ça, ne me demande pas de dire ça, s’il te plait, si… si je… Hermione se mit à sangloter sans pouvoir finir sa phrase. Elle renifla puis d’une main elle essuya ses larmes.

Draco n’en pouvait plus de voir un tel spectacle. Il se sentait comme "à la croisée des chemins". S’il craquait maintenant, s’il cédait à cette envie de l’enrouler de ses bras pour la protéger, il ne pourrait pas faire machine arrière. Il devait résister, pour son bien, pour leur bien. Il se composa un visage le plus impénétrables.

 

- Tu devrais avoir honte de toi Granger. Mais dans le fond, je suis même pas surpris. C’est dans le propre des filles de moldus d’être des trainées non ? J’ai presque de la peine pour cet abruti de Weasmoche, s’il savait que tu as couché avec moi, je crois qu’il te laisserait tomber. C’est-ce que tu mériterais. Tu es vraiment la pire Granger.

 

Sans un regard de plus pour son visage choqué et ravagé par les larmes chaudes et salées, il la laissa là et s’en retourna à son dortoir.

Il ne dormit pas cette nuit là, pas même un assoupissement. Ce fut tout le contraire, les yeux grands ouvert et fixant le plafond de son lit à baldaquin, il repensa encore et encore à ce qu’il lui avait dit. Il revit le visage d’Hermione, les yeux rouges, la peau blanche, cette image le hanta des heures durant. Mais même s’il se détestait pour ce qu’il venait de faire, ce qu’il venait de lui lancer au visage, il savait qu’il avait fait le bon choix. C’était la chose la plus raisonnable à faire, mais alors pourquoi se sentait il aussi mal ? Pourquoi avait il l’impression qu’une dépression était en train de se creuser dans sa cage thoracique ?

 

                                                                                                            ***

 

Hermione ne sut pas comment elle arriva dans sa chambre. Mais lorsqu’elle se réveilla le lendemain, elle était dans son lit, encore habillée, seules ses chaussures l’avaient quitté. Sans même le vouloir, les paroles cinglantes du Serpentard raisonnèrent en elle, en écho au sentiment qu’elle avait d’elle-même depuis deux jours. Une vague de larmes menacèrent de l’assaillirent, et une boule naquit dans sa gorge, l’empêchant même de respirer. Il était encore tôt, et les filles de 7ème année qui partageaient sa chambre dormaient encore. Pour étouffer ses sanglots, elle se mordit le poing et alla prendre une douche.

 

Sous le jet d’eau chaude venant meurtrir sa peau, elle put laisser libre cours à son chagrin. Son cœur ne semblait pas vouloir arrêter de pleurer. Elle était déchirée, abattue et complètement perdue. Son amour pour Ron était une évidence, et pourtant à la seule pensée du Serpentard, elle se sentait comme enivrée. Ses mots, l’avaient touchée aussi bien qu’une épée affutée, tranchant dans le vif son esprit déjà partagé. Elle se dégoutait d’elle-même. Comment faire ? Que faire ? Elle n’avait pas le choix: elle devait faire comme si rien ne s’était passé, retourner au près de Ron car c’était ce qu’il y avait de mieux à faire, non ?

 

Pour une fois, elle attendait le lendemain avec envie. Elle pourrait aller en Australie rejoindre ses parents pour y passer les fêtes de fin d’année, loin de l’école, elle pourrait réfléchir plus sereinement à la situation.

 

Elle laissa le parfum mimosa de son shampoing apaiser ses nerfs quelques minutes puis, après avoir rincé ses cheveux, elle appliqua un soin que Ginny lui avait donné quelques semaines plus tot. La jeune Weasley avait confectionné cet onguent spécialement pour Hermione, pour «régler ce fichu problème capillaire». La pate était d’un violet très pale, une odeur de lavande était perceptible. Hermione en pris l’équivalent d’une noisette, l’étala sur ses mains et glissa ensuite ses doigts dans les longues mèches de cheveux trempés. L’odeur était délicieuse et étrangement décontractante.

 

Il était encore tôt quand elle sortie des douches, elle décida d’aller faire un tour dans le parc. Elle alla dans sa chambre et s’habilla chaudement, enfila une paire de bottes montantes beiges fourrées. Une fois emmitouflée, elle sortit des dortoirs puis sortit du château. Il avait neigé abondamment dans la nuit et ses pas crissaient. L’air frais pénétra ses poumons et revigora son esprit. A chaque expiration, un nuage brumeux s’échappait de ses lèvres. Elle se sentait un peu mieux, presque apaisée. Le soleil se levait péniblement, mais les quelques rayons donnaient déjà des couleur magnifiques au paysage. La foret était entièrement recouverte d’un manteau neigeux. Le lac noir, ne l’était que de nom, la neige et la glace l’ayant recouvert, les rayons du soleil faisaient apparaître des milliers de scintillements à sa surface, comme une nuée de diamants.

 

Hermione marcha longtemps, repensant encore et encore, mais cela n’était qu’une torture mentale. Elle attendrait d’être rentré chez elle pour mettre au clair ses sentiments. Revoir ses parents lui ferai le plus grand bien.

 

Les cours de la matinée filèrent sans qu’elle s’en aperçoive, l’esprit ailleurs, elle se surprit même par moment à ne pas écouter le professeur. Quand la cloche sonna la fin de matinée, et la fin de sa journée de cours pour elle, elle poussa un soupir de soulagement vite étouffé quand leur professeur d’arythmancie leur annonça qu’ils devaient écrire 45 centimètres de parchemin sur «Théories de l’arythmancie, de son apparition à nos jours, et son application dans le monde magique».

 

Hermione alla directement rejoindre ses amis dans la grande salle, elle irait déposer ses affaires de cours dans son dortoir après manger. Quand elle fut au niveau des portes de la grande salle, elle ne put empêcher ses yeux de fouiller la table des Serpentards. Il était là, ses fins cheveux frôlant son front, la tête tournée vers elle, comme s’il avait attendu qu’elle arrive. Ses yeux bleus étaient étincelants et même de si loin, elle pouvait ressentir cette attraction physique que le jeune homme avait sur elle. Ses traits étaient lisses, aucune émotion ne pouvait y être lus. Elle pu seulement remarquer un léger froncement de ses sourcils blonds. Était il toujours en colère contre elle ? Ou bien avait il remarqué son visage fatigué et ses yeux gonflés d’avoir trop pleuré ? La première hypothèse était sans aucun doute la bonne réponse. Ne pouvant plus tenir se regard, elle flancha la première. Une fois n’était pas coutume.

 

Hermione était lucide avec elle-même, elle en voulait énormément à Draco, mais son cœur était blessé et elle n’avait pas l’envie ni même le courage d’essuyer un nouveau conflit avec le jeune homme. Elle détourna donc son regard, laissant le Serpentards continuer à la scruter, elle pouvait le sentir l‘observer, puis alla s’installer devant une assiette vide à la table des Gryffondor. Les garçons n’étaient pas encore là, le matin ils n’avaient pas cours ils avaient donc surement passé leur temps sur le terrain de Quidditch préparant le match du lendemain après-midi.

 

C’était également un des rares moment où personne ne pouvait venir les harceler, une fois sur leur balais dans les airs, ils étaient plus libre.

La Préfète-en-Chef fut rejointe par Ginny qui rayonnait, sa chevelure de feu encadrant son visage rougies par le froid.

 

- Hey, on t'a pas ve ce matin, commença-t-elle sans prélude. La jeune Weasley se servit rapidement une assiette de légumes vapeurs et une bonne dose de purée de pommes de terre en s’installant face à Hermione.

 

- J’étais parti à la volière envoyer une lettre à mes parents pour les prévenir que j’arriverai demain dans la soirée.

Hermione n’aimait pas mentir, mais si sa jeune amie avait su la vérité, elle l’aurait interrogé jusqu’à ce qu’elle lâche le morceau. Ginny était redoutable .

 

- A oui, au fait, tes parents ont décidé de rester en Australie finalement ? La rouquine s’empressa de manger une bouchée de purée.

 

- Oui. Mais dis moi, comment ça se passe avec Harry ? Vous avez l’air d’aller mieux.

Le malaise de la rupture avait duré quelques mois après qu’Harry est mis fin au cauchemar de Voldemort. Ginny lui en avait voulu de la quitter avant qu’ils partent tous les 3 à la poursuite des Horcruxes, elle pouvait être extrêmement rancunière.

 

- Oui, tu comprends, c’est celui que j’aime Hermione. Je veux dire, à part Harry, il n’y a personne d’autre. Quand il m’a laissé, je savais bien que s’était pour mon bien et tout ça, mais j’ai été vexée, surtout que toi tu partais avec lui.

Ginny et Hermione avaient eu une longue conversation dans le train pour venir à Poudlards, notamment sur la jalousie qu’avait éprouvé Ginny envers Hermione. La jeune Weasley pensait que peut être, Harry pouvait avoir des sentiments amoureux pour la brillante sorcière. Hermione l’avait naturellement rassuré, et le fait est qu’elle sortait plus ou moins avec Ron (enfin, plutôt moins que plus, mais elle ne lui avait pas révélé ce détail).

 

Hermione sourit à la réponse de son amie, et se résigna à manger sans ses compères. Quand Harry et Ron étaient lancés sur du Quidditch, ils en perdait le notion du temps, et le fait qu’ils soient connus par l’ensemble du monde sorcier comme des sauveurs, ne changeait rien à leur comportement.

 

Depuis la chute de Voldemort, le Trio d’Or était connu et adulé de tous. Les garçons et elle-même étaient régulièrement sollicités pour des interviews, des séances d’autographes et photos.

 

Ils avaient tous les 3 reçu une distinction spéciale pour services rendus au monde magique, ainsi qu’une somme d’argent assez conséquente. Un livre sur leur histoire était également en projet. La vie à l’école et en dehors n’était plus la même, et Hermione comprenait un peu mieux le sentiment de ras-le-bol provoqué par la célébrité que pouvait ressentir Harry celui-qui-a-survécu, ou quand tout le monde pensait qu’il était l’élu… Cela dit, Hermione était la mieux loti des 3, peut être était-ce dû à son caractère, elle n’en savait rien, mais les garçons avaient bien plus de «fans incontrôlables» qu’elle, et elle ne s’en plaignait pas, bien au contraire.

 

- Hermione ? Ouhou ! L’interpella Ginny.

 

- Heu, Oui ? Excuses-moi, je repensais à Voldemort, heureusement que l’euphorie générale a fini par passer, un peu plus et je finissais à Sainte Mangouste.

 

Ginny rigola, puis devant aller en cours, elle la salua et quitta la table en emportant un morceau de tarte.Hermione n’avait pas spécialement faim, son estomac toujours serré ne voulait rien savoir et refusait obstinément de faire son boulot. Elle prit néanmoins un morceau de pain et une pomme qu’elle mit dans son sac de cours, elle aurait sûrement faim plus tard.

 

Résistant à l’envie puissante de regarder vers la table des Serpentards, elle sortit en gardant le visage résolument fixé vers un point à l’horizon.

 

Hermione profita d’avoir son sac de cours sur elle pour aller à la volière, envoyer un message à ses parents, pour de vrai cette fois. Quand cela fut fait, elle rentra à son dortoir qui était désert. Elle profita de son après-midi de libre pour faire les devoirs qu’elle avait à faire, puis elle répondit aux lettres d’admirateurs qu’elle avait reçu pendant la semaine. Il y en avait par dizaine, mais elle n’avait rien de mieux à faire.

 

Elle tenta de son mieux de se concentrer sur sa tache, mais cela n’était guerre chose aisée. Régulièrement, un mot, une phrase, un objet lui faisait penser à Draco, à ce qu’ils avaient fait. Après s’être mise à pleureur pour la 3ème fois pour avoir trahit Ron, elle envisagea une solution radicale, mais elle devait d’abord être sure d’elle.

 

Elle aimait Ron, elle en était aussi sure que le soleil se lève chaque matin pour se coucher chaque soir. Mais elle aimait aussi Draco, elle n’arrivait pas à se défaire de cette idée. Cette situation était sans issue. Elle devait faire un choix, pour être avant toute chose, honnête avec elle-même.

 

Hermione savait que Draco ne l’aimait pas, ceci était une évidence. Elle ne savait pas trop pourquoi ils avaient couché ensemble, ils étaient tous les deux consentants, et là était le noyau du problème. Hermione avait des sentiments pour le jeune Malefoy, depuis plusieurs années, elle était la première à ne pas comprendre la raison de cet amour aussi ridicule qu’impossible. Elle avait tenté de l’oublier, mais dès qu’elle le croisait, qu’elle sentait son parfum, qu’elle entendait sa voix, son cœur se mettait à galoper dans sa poitrine. Du mieux qu’elle pouvait, elle avait tout de même mit de côté ses sentiments, et l’année passée à chasser les Horcruxes avait permit de se rendre compte que Ron était extrêmement important pour elle et elle avait assimilé cela à de l’amour, elle avait alors oublié Draco.

 

Mais voilà, elle l’avait revu, quand elle était revenu à l’école pour obtenir ses ASPICS lui aussi était là, et alors, tout avait recommencé. Ron et Harry étaient souvent absents, car ils étaient régulièrement sollicités par la presse, et bien qu’elle aussi fut demandé, elle refusait les interviews. Peu à peu, Ron et elle s’étaient un peu éloigné, mais elle savait que Ron l’aimait, il lui avait dit, plusieurs fois. Depuis la bataille finale, ils ne s’étaient plus embrassés. Elle avait passé l’été à retrouver la trace de ses parents et depuis la rentrée à Poudlard, les occasions d’être seule avec lui étaient rares.

 

Hermione s’allongea sur son lit et observa le plafond, les mains croisées sur son ventre. Ce qu’elle avait ressenti avec Draco, ce désir,… c’était enivrant. Elle n’avait plus eu conscience d’elle-même, son corps se mouvant sans qu’elle puisse le commander. Telle une possédée. Ce frisson, ce désir profond, elle ne le ressentait que lorsqu’elle voyait Draco. Mais quelque chose d’autre était impossible, ils avaient couché ensemble et c’était tout, fin de l’histoire. Draco avait eu des mots tranchants, et pourtant vrais. Elle avait trompé Ron, elle n’était pas une fille bien, et elle se détestait pour cela.

 

Hermione poussa un cri et se mit à frapper son matelas de ses poings, elle tournait en rond !! Elle n’en pouvait plus de ressasser les mêmes pensées, les mêmes souvenirs depuis trois jours !

 

Elle n’avait plus d’autres solutions, c’était lâche, mais elle devait le faire, ou alors elle finirait par se frapper la tête contre les murs. Elle allait confectionner une potion d’oubli, les vacances de Noël lui laisserait le temps pour la préparer convenablement et revenir à la rentrée sans le moindre souvenir de ses ébats avec Draco. Un frisson lui parcouru l’échine, la peur était tenace, une potion d’oubli pouvait avoir des conséquences terribles, en particulier si elle était mal confectionnée.

 

- Je dois le faire ! S’encouragea-t-elle en attrapant son «Livre de potions pour sorciers confirmés».

Le soir venu, alors qu’elle était assise sur son lit, son livre de potions sur les genoux, en train de noircir un parchemin d’indications, elle sursauta quand une fille de 7ème année débarqua dans le dortoir. Se rendant soudain compte de l’heure, elle décida que, pour une fois, elle irait passer la nuit dans sa chambre de Préfet en Chef, qui était juste à côté de la fameuse salle de bain aux 300 robinets.

 

Elle rassembla rapidement de quoi se vêtir le lendemain, son sac de cours et des affaires de toilettes. Sur le chemin elle croisa Ginny et Lavande qui étaient en grade conversation, à l’approche de la jeune fille elles cessèrent de parler pour fixer Hermione.

 

- Tu t’en va Hermi ? Demanda Lavande d’une voix mielleuse qui irritait par-dessus tout Hermione.

 

- J’ai du boulot à faire, je vais dormir à l’alcôve.

Ginny et Lavande se regardèrent de manière entendue. Hermione ne savait pas de quoi les deux filles parlaient précédemment, mais elle avait la nette impression qu’elle en faisait partie.

 

- Que se passe t il ? Ne put elle s’empêcher de demander.

 

- Et bien, depuis quelques jours tu es étrange, je sais pas, on te voit plus, et voilà que tu pars dans ta chambre de préfets.. Attends, tu,.. Tu,. Heu, Ron vient avec toi ? Demanda Ginny les yeux grands comme des sous-coupes.

 

Lavande poussa un cri outragé.

 

- Mais non, où tu es parti cherche ça. J’ai du travail à faire, et je risque de rester éveiller très tard, de plus, j’ai ma ronde à faire, donc aller dans l’alcôve est ce qui me semblait le plus pratique. En plus, je n’y ai encore jamais mis les pieds, il serait temps que j’aille voir à quoi cela ressemble.

 

Sans même attendre qu’elles ne lui répondent, Hermione se pressa de sortir. Heureusement qu’elle avait croisé les filles, sinon, elle en aurait oublié de faire sa ronde. Elle alla rapidement au second étage, la chambre se situait derrière un tableau représentant une licorne allongée dans de l’herbe, au bord d’un lac. Le couloir était désert, mais à cette époque de l’année, c’était courant, le froid s’engouffrant dans les recoins du château était bien plus décourageant que le fait de peut être tomber sur la chatte de Rusard.

 

Hermione repéra le tableau, il faisait un bon mètre de haut, elle sortit sa baguette de la poche arrière de son jean et tapota la toile. La licorne se leva, frotta plusieurs fois un de ses sabots dans l’herbe, puis le cadre s’ouvrit dans un léger «clic» et coulissa vers l’intérieur.

 

La Gryffondor baissa la tête et se glissa dans l’ouverture. Un petit hall d’accueil l’attendait, contre le mur du fond, un tableau était accroché et représentait un Griffon au coté d’un serpent fièrement dressé. Sur chaque mur latéral, il y avait une porte. La porte de droite était d’un bois sombre avec une poignée en métal argenté, tandis que celle de gauche était d’un bois acajou avec une poignée en métal doré.

 

La jeune fille secoua la tête, elle ne risquait pas de ce tromper de porte. Elle tourna la poignée et la porte s’ouvrit sans résistance. La pièce dans laquelle elle arriva était magnifique, le sol n’était plus en pierres, mais recouvert d’un parquet chaleureux, les murs étaient dans les tons orangés, des poutres en bois étaient apparentes sur les murs. Il y avait un lustre sur lequel des dizaines de bougies-éternel étaient plantées. Sur la gauche de la pièce, deux marches d’escaliers plus bas, ll y avait un large fauteuil ainsi qu’un sofa tout deux en cuir beige et une table basse en bois de cerisier vernie près d’une cheminée. Sur sa droite, légèrement surélevé par une estrade, un bureau lui aussi en bois de cerisier. Vers le fond de la pièce, une unique porte.

 

La pièce du fond était sa chambre. Un large lit à baldaquin aux couleurs de Gryffondor était placé au centre de la pièce contre le mur face à la porte. Au pied du lit était disposé, un coffre en bois assez large pour que l’on puisse s’assoir dessus.

 

Un placard d’angle était également présent, du côté gauche de la porte. Sur la droite, une porte ouverte donnait sur une petite salle de bain, Hermione pouvait distinguer les montants de la douche.

 

Emerveillée par tant de luxe, elle déposa ces quelques vêtements sur le coffre, et ses affaires de toilette dans la salle de bain. Elle retourna ensuite déposer son sac de cours sur le bureau mis à disposition.

 

Elle ne l’avait pas distingué avant, mais, près de la porte de la chambre, il y avait une grande fenêtre. Elle s’approcha et eut un léger sursaut de plaisir, la vue donnait sur le parc, elle avait une vue imprenable sur le lac et la forêt interdite.

 

La Gryffondor n’en revenait pas, si elle l’avait su avant, elle aurait emménagé dans cet appartement dès la rentrée en septembre.

 

Elle entendit ensuite un tapotement, et se tourna vers la porte d’entrée. Des petits coups furent à nouveau audible. Surprise que quelqu’un vienne la voir ici, elle prit sa baguette en main, prête à faire fuser un sort d’entrave.

 

Tenant sa baguette de la main droite, elle ouvrit la porte de la main gauche. Quand elle découvrit son invité surprise, elle ne put s'empêcher sa bouche de s'entrouvrir et ses yeux de s'écarquiller. 

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