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Chapitre 4

 

 

Lily débarqua. Elle était déjà habillée et elle était fraîche. Elle avait été se coucher plus tôt et avait laissé les garçons entre eux. Elle regarda Remus qui avait de la chantilly partout et se mordilla la lèvre pour ne pas rire. 

-Je vais à la boulangerie. Vous restez déjeuner les garçons ?

-Je ne peux pas moi Lily, répondit Sirius. J’aurais adoré mais..

-Tu dois te réserver pour ce soir ? se moqua-t-elle.

-Hum. Non, j’ai deux trois trucs à faire avec Charles Thompson et je n’avais pas l’intention de déj..

Elle le fusilla du regard et il s’interrompit.

-Tu restes déjeuner. Le frère de Cassandra vient aussi. Apparemment, il n’en peut plus de sa belle-mère et je l’ai invité hier. Donc tu n’as aucune excuse pour ta pseudo anorexie ridicule. Tu l’aurais su si tu n’étais pas au Pays de Galles pour t’envoyer en l’air. 

Sirius lui tira la langue et balança un coup de coude dans les côtes de James. Il lui avait dit ça ? 

-Pas la peine de taper James. C’est toi qui l’a dit hier. 

-Ça m’étonnerait que je t’ai parlé de Missy. 

-Tu as juste parler du Pays de Galles, je ne faisais qu’extrapoler pour la fille. Tu devrais arrêter, tu vas finir par attraper une MST. En plus…

Elle se rapprocha de lui et fronça les sourcils comme si elle était prise d’une soudaine colère. Sirius sentit James se raidir à côté de lui et s’écarter légèrement. 

-Il n’y a que moi qui ai le droit de faire du mal à James. Alors la prochaine fois que tu tapes mon mec, je te transforme en teckel Patmol. 

-Pas un saucisson sur pattes. Pitié Lily. Pas un Teckel. Un Berger Allemand ok, mais pas un Teckel. 

Ils se regardèrent et éclatèrent de rire. Elle essuya la petite larme qui coulait au coin de ses merveilleux yeux verts. 

-Bon j’y vais. Si vous pouviez aérer un peu ce serait top. Ça sent l’alcool frelaté, c’est assez horrible comme odeur. James, mon lapin, tu pourrais venir deux secondes ? 

Sirius et Remus attendirent que James aient quitté la pièce pour se regarder. Mon lapin? Sirius sentit le rire lui prendre la gorge et il ne put s’empêcher de s’esclaffer. Lupin, à côté de lui, pleurait littéralement et quand James arriva le rire des deux comparses redoubla. James leva le sourcil. 

-Non mais ce n’est rien mon lapin, répondit Sirius. 

Remus tomba du canapé et commença à se rouler par terre de rire. James leva les yeux au ciel et quitta la pièce pour aller se laver. 

-Vous me le paierez, dit-il depuis l’escalier. 

Sirius et Remus mirent quelques secondes à se calmer et ils rentrèrent chez eux pour se débarbouiller. Le premier geste du jeune homme fut d’appeler son elfe pour qui lui apporte un shot de potion anti-gueule de bois. Sirius regarda rapidement le courrier. Il déplia la gazette et parcourut rapidement les gros titres. Sirius était impressionné par la capacité des journalistes à ne mettre que les choses qu’ils voulaient dans les journaux. Les disparitions inquiétantes, sûrement dues aux Mangemorts étaient reléguées aux faits divers, en bas de pages. Il soupira, un brin énervé et reposa son journal d’un air excédé. Il regarda rapidement son courrier. Facture du libraire, pub du ministère, facture de l’apothicaire, catalogue de farce et attrapes. Un autre lettre attira son regard. Elle était entourée d’un ruban bleu nuit. Il la saisit et en voyant les armoiries sur le sceau qui cachetait la lettre, il l’ouvrit avec rapidité. Elle était de Cassandra. “Sirius, disait la lettre, comment vas-tu ?  J’espère que tout va bien chez nous et j’ai hâte de vous raconter à tous ce que j’ai fait subir à certains bizus. D’ailleurs, il y en a une qui m’a fait penser à toi. Probablement parce qu’elle est insolente et un brin arrogante, à moins que ce ne soit parce qu’elle est ton genre de fille. Enfin bref, j’imagine que tu dois un peu halluciner de recevoir une lettre de ma part, et d’être le seul à recevoir de mes nouvelles mais j’avoue que c’est un brin intéressé, cher ami. En effet ce n’est pas toi qui aurait mon bouquin de Potions Appliqué de Porcina Ameltorth par le plus grand des hasards ? Il me semble que je te l’avais prêté mais j’ai un doute. Il se trouve que j’en ai besoin en rentrant parce que je dois le passer à Kingsley… Si c’est toi qui l’as, tu pourrais le déposer dans mon bureau ? J’ai un double des clefs chez n’importe quel membre de ma famille et chez Lily. Et j’ai aussi un jeu sous le nain de jardin qui ressemble à Dumbledore. Je suis vraiment désolée si je te dérange et de t’écrire aussi à l’arrache mais il est quatre heures du matin et je dois aller arroser des petits. Je t’embrasse tendrement et te remercie de ta diligence. Cassis.  PS : si ce n’est pas toi qui l’a tu pourrais juste m’envoyer Tinky ? Je te remercie.”Le jeune homme s’était appuyé sur son guéridon à l’entrée pour lire ce message. Il regarda la trace de lèvres rosée auprès du nom de Cassandra. Elle avait embrassé le message pour laisser une trace d’elle-même. C’était sa marque de fabrique. Il huma le papier et arrivait presque à sentir l’odeur de la jeune femme. Il déposa la lettre sur le guéridon et se mit à rire. Elle était folle cette fille. Elle était entrain dans son Survivor Camp et elle, elle ne pensait qu’à son livre de Potions ? Elle était folle mais qu’est-ce qu’il l’aimait ! Il leva les yeux au ciel et alla prendre une rapide douche avant de rechercher le livre de Cassandra. Cela faisait près de 2 mois qu’il n’avait pas mis dans son bureau. Il vit des piles de livres un peu partout et il soupira. Il appela son elfe de maison. 

-Tu veilleras à ce que cette pièce soit vivable avant ce soir. Je rentrerais vers 17h et je veux y travailler. Tu classeras les papiers mais laisse les livres où ils sont. 

-Oui maître. 

Il était encore en caleçon et il chercha des habits propres à se mettre sans pouvoir faire autre chose que de penser à Cassandra. Il regarda la robe bleue nuit que lui présenta son elfe. Il se souvenait encore du jour où il avait acheté cette robe. Lily et Cassandra voulaient les trainer à un gala de charité. Ça le saoulait mais il n’osait pas lui dire. C’était un gala organisé pour la famille Thompson et dont les fonds allaient être reversé dans leur intégralité dans la recherche des maladies rares. Cassandra l’avait regardé avec un air impérieux jusqu’à ce qu’il accepte de payer une table à 5000 Gallions pour 6 personnes. James avait halluciné en voyant le prix mais en voyant le regard qu’avait jeté Lily à Sirius, il lui avait immédiatement demandé si ils acceptaient les dons. Devant le grand sourire de Cassandra et l’air amoureux de Lily, il avait sorti un talon de chèques et lui avait signé un chèque du prix de la table pour qu’elle le donne directement à sa mère. Sirius n’avait accepté que parce que c’était la famille Thompson, même si Charles lui avait dit qu’il n’avait pas à se sentir obligé de quoi que ce soit parce que de toute façon, il avait l’intention de l’inviter à sa table parce qu’ils allaient clairement s’ennuyer. Cassandra l’avait croisé alors qu’il se trouvait chez Mme Guipure entrain de faire mesurer. Elle s’était assise et avait donné son avis.  Elle avait souri, et dit que le bleu nuit irait très bien avec sa propre robe et que cette couleur lui allait parfaitement au teint. Mme Guipure avait acquiescé et c’est la véritable raison pour laquelle il avait suivi le conseil de Cassandra. Et aussi parce qu’elle avait un goût très sûr. Il enfila la robe et retourna chez James et Lily. 

 

-Ils ne sont pas là les autres ? dit-il en arrivant. 

-James et Remus sont partis me chercher deux trois choses. Je n’avais plus de salade verte et je voulais du fromage. Je me suis fait du thé tu en veux une tasse pendant que je finis de cuisiner ? 

-Oui avec plaisir. Je peux t’aider à faire quelque chose ? 

-Sirius, ça va ?

-Oui oui ça va. 

Lily s’affairait dans la cuisine et la jeune femme avait stoppé sa préparation pour le regarder alors qu’il prenait place sur l’un des tabourets hauts de la cuisine. 

-Tu peux.. couper les tomates en rondelles si ça t’amuse mais ne te sens pas obliger. 

-Je vais le faire. Vraiment ne me regarde pas comme ça. Je suis bon en potions, ça ne me fait pas peur de couper quelques toma… merde. 

Il mit son pouce dans sa bouche et leva les yeux au ciel sous le rire de Lily. 

-Ferula.

-Merci Lily. Je vais faire plus attention et éviter de mettre des éléments sanguins un peu partout.

-Ce serait pas gentil de ta part. Ça te dérange de surveiller le temps que j’aille me changer ? J’en ai mis partout sur moi comme tu peux le constater. 

-Fais comme chez toi ! dit-il en lui adressant un sourire en coin. 

-Si Charles sonne et que je suis toujours en haut, tu peux ouvrir ? 

-Bien sûr. Va te pomponner. 

Il continua à couper les tomates, les concombres et entreprit de les assaisonner avec une légère sauce au yaourt citron. Le jeune homme n’avait que rarement cuisiné mais il aimait tenter de nouvelles choses. C’était dans son caractère. Il repensa à ses cousines Black et sa main trembla malgré lui. Il lâcha le couteau et s’appuya sur la cuisine, le dos un peu voûté. Il n’avait pas besoin de ça en plus dans sa vie. On sonna à la porte et il alla ouvrir. C’était Charles Thompson avec des gâteaux d’une des meilleures patisseries de Londres, il avait aussi une bouteille de champagne à la main. Il lui adressa un grand sourire et lui fit une bourrade amicale. 

-Tu as assassiné James pour lui piquer sa maison et sa copine ? Salut Lily ! cria-t-il. 

-Salut Chuck ! J’arrive dans 5 minutes ! 

Sirius déposa les gâteaux dans le réfrigérateur pendant que Charles s’installait sur un des tabourets de la cuisine. Ce n’était pas la première fois qu’ils se retrouvaient tous les deux chez James. La première chose qu’avait fait James quand il avait quitté la maison familiale pour habiter dans la sienne, c’était une fête et il avait invité la moitié de Poudlard et quelques anciens de Poudlard. Leur Mentor Sexuel était forcément de la partie. Charles demanda à Sirius si il avait besoin d’aide. 

-Goûte ça. 

Charles leva un sourcil et saisit la cuillère que lui tendait Sirius. 

-C’est bien parce que c’est toi et que je te fais confiance. 

Il grimaça dans un premier temps avant de faire une moue ravie.

-C’est pas mal. Rajoute une pointe de.. piment d’espelette et ce sera mieux, ajouta-t-il après avoir regoûté. 

-Piment d’espelette ? Tu cuisines toi maintenant ? 

-Pour me faire passer pour un prolétaire face aux amis de Sophie. Je plaisante. Ça m’arrive. J’ai découvert que ça faisait craquer les filles de ma famille de faire ça. Quand j’étais plus jeune, je savais que si je faisais l’effort de faire un gâteau à ma mère, je pouvais lui demander n’importe quoi après. Ça marche aussi avec mes sœurs et Sophie trouve ça.. sexy. Qu’est-ce que je ferais pas pour la mère de mes enfants ?

-J’ai appris ça, oui. Toutes mes félicitations en fait. 

-Cassis peut pas tenir sa langue à ce que je vois. D’ailleurs en parlant de ma sœur.. Je voulais te remercier. Pour ce que tu as fait.

-Je n’ai rien fait de particulier. 

-Tu étais là. Quand elle a eu besoin de compagnie, d’aide, tu étais là pour elle. Tu l’as supportée et je sais à quel point elle est insupportable. Franchement, tu t’es comporté comme un seul un ami ou.. ou un frère peut le faire. Merci Sirius de la part de Calli et moi. Si tu as besoin de quoi que ce soit, fais -le moi savoir j’ai une dette envers toi. 

-Non. Pas du tout et n’en parle plus s’il te plaît. Ça me met mal à l’aise. Vous avez toujours été super avec moi, vous ne m’êtes ni les uns, ni les autres redevable de quoi que ce soit. Vraiment. J’aime bien passer du temps avec ta sœur. Sinon on ne serait pas ami depuis tout ce temps. 

Charles le regarda avec une telle profondeur qu’il eut du mal à soutenir le regard de son Mentor. Il en fut tellement perturbé qu’il ne participa qu’à moitié au repas et qu’il fut surpris quand Remus lui demanda ce qu’il avait prévu le soir.

-Heu.. rien. Je vais commencer à me remettre dans mes cours..

-C’est pas possible, tu as reporté ? s’exclam Lily. Je ne te croyais pas capable de ça ! 

Il la regarda sans comprendre. Lily leva les yeux au ciel. 

-Ton RDV avec la rousse d’hier ?

-Ah oui, j’avais oublié. Non bah en fait je sors ce soir, et vous ne devinerez jamais avec qui. Magali Hemsworth. 

Un silence se fit entendre. Remus le regarda la bouche grande ouverte. James ouvrit grand les yeux et Charles faillit s’étouffer avec sa bouchée de tarte au chocolat. 

-Magali Hemsworth ? La Magali Hemsworth ? 

-Celle qui avait.. et un.. ?

-Oui celle là répondit Charles à la question de Remus.

-Tu me tues là Sirius. Vraiment tu me tues, dit Remus avec un sourire incroyable.

-C’est qui Magali Hemsworth ?  demanda Lily. 

Elle rosit légèrement quand elle devint le centre de l’attention. Charles rit et posa sa main sur celle de la jeune femme. 

-C’est juste LA fille. 3 ans de plus que moi, 90-60-90 à vue d’oeil quand elle avait 15 ans. Une bombe interstellaire. Quand elle était adolescente, elle était juste band… franchement, elle était Wooooow. Comment tu as réussi à brancher cette fille ? Je veux tout savoir. J’ai l’impression que le maître a dépassé l’élève. Ça me fait bizarre. C’est probablement le premier fantasme de pas mal de mecs. 

-Ça c’est clair, s’exclama James. Quoi, c’est vrai.. Aie ! Non mais c’est vrai Lily. On a tous fantasmé sur cette fille au moins une fois. 

-Voir plus d’une fois, confirma Remus. Avec ses… Seigneur ! Sérieusement Sirius ? Tu vas coucher avec Le fantasme ? 

-J’ai pas dit qu’on allait coucher ensemble. Je sors juste avec elle, je vais la chercher, je l’emmène au restaurant et… il arrivera ce qui arrivera. J’aime pas les pronostics. 

-Balance. Comment tu as fait ? Fais pas ta pouffe Sirius, s’écria Charles. Arrête de nous faire languir plus longtemps. 

-Bah.. elle me faisait de l’œil, je lui faisais de l’œil, alors je lui ai offert un verre, c’est tout. 

-Puis, poursuivit Lily, il a melangé sa salive de Black avec elle et lui a fixé un RDV pour ce soir. 

-Parce que tu étais avec lui ? demanda James en regardant Sirius d’un air interrogateur. Comment ça se fait que je ne le savais pas ? 

-Toi tu fantasmes sur une rousse aux gros seins et bien moi je vais dans les bars avec Sirius. Chacun ses petits secrets.

-Non mais Lil’, le prends pas mal. Tout le monde sait que c’est son truc les rousses, répondit Sirius, sinon il n’aurait pas autant insisté pour sortir avec toi. Il a quand même flashé sur toi quand on avait 15 ans et il a mis 1 an avant d’avoir le courage de te.. 

-La ferme Black ! s’exclama James en lui balançant sa serviette dessus tout en souriant. 

-Je pense que Sirius veut dire que les fantasmes qu’on avait quand on était adolescent ne compte pas vraiment. Moi aussi j’ai été attiré par Magali. Comme tout le monde et après je suis passé à autres choses. 

-Genre tu as jamais eu de fantasme inavouable, marmonna James. 

-Jamais. Cassandra sait absolument tout de mes fantasmes, ils n’ont jamais été inavouables.

-Avouer des choses à sa meilleure amie ce n’est pas la même chose. Sirius et Remus savent des tas de trucs sur moi. 

Sirius jetta un coup d’œil à Charles qui observait la pseudo scène de couple d’un air amusé.

-Non mais c’est normal, n’est-ce pas ? continua James en les regardant.

-Il a raison Lily. Ça ne compte pas. Par exemple moi j’ai fantasmé pendant des années sur la jeune prof d’astrologie. Tout le monde le savait. C’est un fantasme avouable. Mais il y en a des inavouables. 

-Je n’ai rien à cacher. Par exemple, j’étais folle de toi jusqu’à ma 4è année, Charles. C’est censé être un fantasme inavouable mais je ne m’en cache pas. Alors que Magali Hemstruc.. Je veux dire tu me l’as jamais dit James. En plus, elle est tellement jolie. 

-Tu es bien plus jolie qu’elle Lily, la rassura son petit ami en l’embrassant sur les lèvres. Attends.. tu fantasmais sur.. lui ? 

-Je le savais. Moi je trouvais ça mignon en fait. 

Lily devait rouge tomate. Elle ouvrit la bouche et la referma tout aussi sec. 

-Comment ça tu le savais ? C’est Cassandra qui te l’a dit ? 

-Non pas du tout. Mais vu qu’une fois je t’ai passé un Sweat et que tu ne me l’as jamais rendu, je me suis douté de quelquechose, surtout quand je t’ai vu le reporter plusieurs fois après. Non mais ne fais pas cette tête là. C’est normal d’avoir le béguin pour les aînés de ses amis. Sirius par exemple. Il voulait que Calli prenne en charge son éducation. 

-Pourquoi on me mêle à cette conversation ? J’ai rien demandé moi ! protesta Sirius en riant. Non mais par contre c’est vrai. Ne le prend pas mal mais ta sœur c’est une vraie bombasse. 

-Je sais. C’est ma sœur et je crois que j’ai eu plus de potes grâce à elle et tu ne peux pas imaginer le nombre de mecs que j’ai dû jarter à sa demande. Pareil avec bébé cadum. J’ai pété le nez de plus d’un mec…

-Tu te souviens du punk que nous avait ramené Cassis ? 

-Un peu ouais. Je l’ai laminé dans un duel de sorcier et je me suis fait laminer par mon père quand il est venu nous chercher au ministère. 

-Je dois avouer que tu avais fait vraiment fort. Je l’ai revu l’autre jour et il a baissé les yeux en me voyant.

-J’ai vu un de tes ex l’autre jour. Il m’a appelé monsieur et il est parti en courant. 

-Parce que tu menaçais mes ex aussi ? Tu n’as pas fait ça qu’avec ta sœur ?

-Bah oui. James t’a pas raconté ce qui lui est arrivé quand il a commencé à sortir avec toi ? 

Lily regarda son petit ami et secoua la tête. 

-C’était.. épique, répondit James à l’interrogation muette de sa copine. 

-Callissandre est venu me voir il y a trois ans et elle m’a dit que tu sortais avec James et comme tu es un peu comme ma petite sœur… Faut voir les choses en face, je vais pas te laisser sans protection. Tu es un peu une Thompson par extension. 

-C’est trop chou de me dire ça.

-C’est la réalité. Toujours est-il que je l’ai choppé, je lui ai fait comprendre que si il te faisait souffrir de quelques manières que ce soit, je veillerais personnellement à le torturer en gros. C’était plus poétique, mais la lettre exacte m’échappe. Il eut beau me connaitre, il a flippé. 

-C’est vraiment adorable Chuck. Je suis vraiment touchée. Vraiment. 

-Absolument pas. J’ai pas du tout flippé. 

 

Le visage de Charles se ferma tout à coup. Sa mâchoire se crispa et ses lèvres devinrent d’une finesse incroyable. Ses yeux bleus d’ordinaire chaleureux devinrent froids et il plissa légèrement des yeux. Il semblait avoir été sculpté dans le marbre. Il était d’une beauté effrayante. Sirius lui-même en fut impressionné. D’autant plus qu’ainsi, il ressemblait à sa sœur d’une manière… Ce trait de caractère l’avait toujours frappé chez les Thompson. La façon de cacher leurs sentiments derrière une Poker Face imperturbable. Et quand ils étaient véritablement en colère, leurs yeux disaient tout. Soutenir un tel regard était difficile et ils le savaient pertinemment. Ils devenaient glacials, comme sculptés dans une couche de glace épaisse, dans un marbre d’une qualité supérieure. Comme des statues grecques. Lily avait une fois qualifiée cette colère et cette attitude de divine et c’était exactement cela. D’un regard, ils vous faisaient comprendre que vous n’étiez pas à leur niveau et que vous n’étiez que des bacilles. Et clairement pour mettre en colère des personnes qui avaient une telle maîtrise d’eux-mêmes, c’est probablement parce que les personnes en face n’étaient pas de leurs niveaux. 

 

Charles utilisait cette technique face à James à ce moment là. Il resta fixé sur James, flamboyant dans sa colère jusqu’à ce que le jeune homme baisse les yeux, gêné et un peu flippé. Cela n’avait pris que deux ou trois minutes. En un clin d’œil, Charles Thompson reprit son visage agréable et adressa un sourire en coin à Lily qui s’esclaffa. 

-Genre, il a pas flippé. Alors Remus, dis moi j’ai cru comprendre que tu avais un nouveau job ? 

 

Lily posa sa main sur la cuisse de James et elle lui sourit avec amour pendant que Charles questionnait Remus sur son nouveau travail. Elle n’avait jamais su que Charles et Calli veillaient sur elle ainsi et la jeune femme trouvait cela adorable. Elle trouvait James encore plus courageux qu’avant. Il n’avait pas fui et il faisait tout pour la rendre heureuse. La jeune femme jetta un coup d’œil à Sirius. Il s’était rejeté sur le dossier de sa chaise et regardait Charles, l’air pensif. Elle se demandait à quoi il pensait. Et elle réprima un sourire. La jeune femme se demandait si il pensait à Cassandra en regardant Charles. Son amie lui manquait déjà. Elle aurait adoré cette discussion et de voir Remus aussi heureux lui aurait fait plaisir. Elle n’avait pas eu de nouvelles de Cassis et elle ne savait pas si elle en aurait. Il faudrait qu’elle demande à Charles ce qu’il en est pour lui. Elle saisit sa baguette, donna deux coups sur la table et les assiettes disparurent. 

-Je vais aller faire du thé. 

-Je viens t’aider mia cara. 

Lily sourit à James et hocha la tête. Ils étaient tous les deux dans la cuisine quand il la saisit par les hanches et l’embrassa dans le cou alors qu’elle mettait de l’eau dans la bouilloire. Il la retourna et glissa ses mains froides dans sa chevelure rousse. 

-J’ai tellement envie de toi mon amour, murmura-t-il

-On a des invités, lui rappela-t-elle en sentant sa volonté faiblir à chaque baiser de son petit-ami. 

-Je sais mais ils sont de la famille, ça ne compte pas. 

-C’est pas le moment James, ce n’est pas le…

James lui mordilla les lèvres et la jeune femme eut une folle envie de lui arracher sa robe de sorcier et de renverser ce qui encombrait la cuisine. 

-On va dans le jardin ! hurla Sirius depuis la salle à manger. 

-Okay, répondit James sur le même ton. 

Le jeune homme plaqua sa petite amie contre la cuisine et lui caressa la cuisse et il la souleva sur la cuisine. 

-Arrête James. Ce n’est pas sérieux. 

-Tu as raison, la cuisine ce n’est pas terrible. 

Il la prit dans ses bras et transplana de la cuisine à leur chambre à coucher. 

-Ce n’est pas raisonnable, qu’est-ce qu’ils vont penser…

-Que je suis un homme, que tu es une femme, qu’on est canon et qu’on a besoin d’un peu d’intimité. 

-James. Je préfère pas faire des choses avec toi alors que tes potes sont dans le jardin. Je trouve ça gênant.

-Je vais leur dire de partir. 

-Mais non voyons, par contre ce soir, pour fêter notre dernier jour de vacances estudiantines.. on devrait partir sur la côté et passer la nuit à l’hôtel, loin du monde, loin des autres.

-Tu as raison. Comme toujours, soupira t-il un brin dépité. 

-Ne sois pas aussi vexé mio caro, tu n’as pas encore vu la nouvelle parure que je me suis achetée..Je suis sûre que tu vas aimer. 

James sourit d’un air un peu idiot et Lily retransplana dans la cuisine juste à temps pour verser l’eau dans la théière que Cassandra lui avait ramené du Japon quelques mois auparavant. Elle adorait cette théière en fonte. Lily lui avait demandé de lui en ramener une et Cassis l’avait fait tout simplement et avait refusé qu’elle la lui paye. Elle se rendit dans le jardin, son plateau en main. Sirius et Remus étaient entrain de se battre en duel dans le jardin. Lily remercia le ciel de ne pas avoir de voisins moldus. Elle posa le plateau sur la table de jardin en bois que son père lui avait offert à son emménagement. Elle caressa le bois finement ouvragé. Son père n’allait pas bien en ce moment. Elle avait l’impression qu’il avait pris un vrai coup de vieux ces derniers mois. Ses cheveux bruns étaient devenus gris et quand elle le regardait dans les yeux, elle voyait au combien il était fatigué. Elle n’osait pas exprimer son impression devant sa mère. Elle semblait n’avoir rien vu du tout. Quant à Pétunia.. Elle sortait depuis peu avec un Moldu.. Vernon ou quelquechose comme ça. Elle lui en avait rapidement parlé la dernière fois mais pas trop. C’était le début de leur histoire et Pétunia s’était un peu éloignée d’elle. Elle trouvait cela bizarre mais ne disait rien. Sa sœur avait toujours eu plus du mal qu’elle a raconté sa vie. Elle devait lui laisser du temps c’est tout. 

-Lily, ça va dis-moi ? 

-Oui. c’est plutôt moi qui devrait te demander ça. Sophie, elle va bien ? 

-Elle va bien. Elle essaye de laisser passer son chagrin, elle pense que c’est mauvais pour le bébé. Elle ne veut pas qu’il ait des mauvaises vibrations ou je ne sais quoi. Enfin.. soupira-t-il en se passant une main dans les cheveux. 

-Tu as eu des nouvelles de Cassandra ? 

-Pas par elle en tout cas, mais Calli a dit qu’elle s’en sortait plutôt bien avec les bizus et qu’elle allait bien. En général ils sont tellements débordés à terrorriser les petits qu’ils ne pensent pas deux secondes à leur propre famille. Je me souviens quand Callissandre y était, on a pas eu de nouvelle d’elle pendant toute la durée du Camp. Ne te fais pas de souci pour elle. Vraiment. Elle va bien. Lily.. je peux te poser une question ? Je voudrais une réponse sincère…

-Oui bien sûr. 

-Cassandra, est-ce qu’elle est heureuse avec Robert ? Est-ce qu’elle est vraiment heureuse ? Ça fait une année qu’ils sont ensemble et.. je ne sais pas.. je n’arrive pas à savoir. 

Lily regarda Charles d’un air surpris. Et elle ne sut pas vraiment quoi répondre à cette interrogation, alors elle dit ce qu’elle avait à faire, elle le rassura. 

-Ne t’inquiète pas pour elle. Elle l’aime vraiment et je ne crois pas qu’il la balade. Ce n’est pas son genre. On le sait tous les deux. Et puis, on parle de ta petite sœur enfin ! Elle est libre comme l’air, si elle était malheureuse, elle te le dirait directement. Tu es son frère adoré Charles. Elle te le dirait. Et je pense qu’elle est heureuse. 

Cette réponse parut soulager Charles mais Lily, quand elle y repensa le soir, se dit qu’avec un Thompson, ce n’était pas facile de savoir ce qu’il pensait réellement. Elle se rappelait toutes les situations où Cassandra aurait dû fondre en larmes (comme le jour où elle s’était cassé le poignet ou encore que son premier petit ami l’avait laissé pour une Serpentard aux yeux globuleux)et qu’elle s’était contentée de rester stoïque, les yeux brillants et hagards. Lily se dit après coup qu’elle n’avait fait que conforter ses craintes et quand elle fit part de son appréhension à James se dernier se contenta de hausser des épaules. 

-Tu sais Lil’, ils ne montrent pas ce qu’ils pensent facilement mais ils le disent en général. Je n’ai jamais vu Cassis mentir tu vois, et je ne pense pas que ça va commencer maintenant. On est arrivé. 

Le jeune homme se leva du Magicobus, saisit leur sac de voyage et se dirigea vers la sortie. Lily inspira profondément l’air marin de Bath et regarda amoureusement James qui fixait un point à l’horizon. Cette nuit promettait d’être… épique.

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